dimanche, janvier 13, 2013

ENFIN UNE SOLUTION POUR SORTIR DE LA CRISE : RÉPONSE A J.M. AYRAULT (31)


Le système hispano-portugais de l'administration directe (d'un territoire) se révélant coûteux (car, aux meilleurs moments, l'Amérique ne fournit jamais plus qu'un quart environ des ressources totales de la couronne espagnole) Anglais, Hollandais, Français recoururent plus volontiers à la formule des compagnies à charte qui, moyennant l'octroi de grands privilèges commerciaux, parfois d'un monopole absolu, assuraient, à l'aide de fonds privés, l'établissement, le peuplement et la mise en valeur d'une colonie. Telles furent, avec quelques autres, les nombreuses Compagnies des Indes... La plus florissante de toutes fut, au XVIIe siècle, la Compagnie hollandaise des Indes orientales. Au siècle suivant, la Compagnie anglaise des Indes orientales, réorganisée en 1709, s'engagea dans la conquête territoriale de tout le subcontinent indien, qu'elle devait gouverner jusqu'à la révolte des Cipayes (1858). 
L'Allemagne n'entra que tardivement dans la compétition coloniale, et du fait d'initiatives privées, alors que, répétons-le, Bismarck redoutait les entreprises outre-mer, estimant que l'Allemagne n'avait pas une flotte suffisante pour protéger ses colonies, ni une bureaucratie assez souple pour les administrer. Dès 1882, cependant, avait été créée une Ligue coloniale. En 1883, un négociant de Brême (Lüderitz), jeta les bases du Sud-Ouest africain allemand, et, l'année suivante, Karl Peters achetait, pour le compte d'une société allemande, les premiers territoires de l'Afrique-Orientale allemande. La même année, Nachtigal établissait le protectorat allemand sur le Cameroun et le Togo. De même dans le Pacifique, ils achetèrent de nombreuses îles aux Espagnols, entre autres. Ils avaient occupé, on l'a déjà dit, le port chinois de Kiao-tcheou où l'empire mandchou leur accorda un bail de quatre-vingt-dix-neuf ans...
"Tout changea à l'avènement de Guillaume II (1888/1918) : dès mars 1890, Bismarck dut se retirer et le nouvel empereur, impétueux, romantique, quelque peu déséquilibré, jeta l'Allemagne dans une politique mondiale (Weltpolitik)... L'Allemagne, qui, selon l'expression  de Lénine, était venue s'asseoir à la table capitaliste après que les meilleures places eurent été distribuées, réclamait, par la voix de Bülow (chancelier) sa "place au soleil". suivra

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