mercredi, janvier 16, 2013

ENFIN UNE SOLUTION POUR SORTIR DE LA CRISE : RÉPONSE A J.M. AYRAULT (38)


Pour Marx, les juifs n'ont pas intérêt à choisir une Nation, surtout pas l'Allemagne ! Bizarrement il ne pense pas aux États-Unis. Certes, lorsqu'il publie son Manifeste en 1848, les révolutions "nationales" se déroulent en Europe, les États-Unis sortent d'une guerre contre le Mexique, et partent à la conquête de l'Ouest. C'est sa première erreur : il ne prévoit pas la prodigieuse ascension de la nouvelle puissance américaine ! En cela, c'est bien un Européen, mi-anglais, mi-allemand, assis, pourrait-on dire, le cul entre deux chaises. Il ne voit que l'Allemagne en train de s'unifier, et les "masses juives" au sein de l'Empire tsariste, prolongement, pense-t-il de la puissante communauté juive d'Allemagne. Il ne se doute pas, semble-t-il, que ces "juifs" de l'Est ne sont pas plus juifs que le Pape ! (Il faudra attendre la fin du siècle pour que des chercheurs, juifs, s'interrogent sur l'origine de ces "juifs" du yiddishland... de purs aryens venus du Caucase !). Ce qui est sûr, c'est que les rabbins "polonais" ne veulent pas entendre parler d'intégration (ils sont à l'intérieur de l'Empire tsariste). 
Pour Marx, la solution qui s'impose (pour apporter une solution à la "question juive") c'est que les juifs  deviennent tout simplement les propagandistes d'une révolution conduisant au "communisme" sans classes, sans État, sans Nations. Mais, pour arracher les jeunes juifs aux rabbins et à leur religion "exclusive" (élitiste), il faut leur tenir un langage religieux : opposer à leur religion une autre religion - le communisme ! Tout en condamnant la religion  "opium du peuple" ! Mais les juifs ne sont qu'une petite minorité, il faut mettre des "masses" en mouvement. Mais où sont-elles ces masses ? Chez les paysans ? Non, la révolution industrielle est en train de les arracher à leurs terres pour en faire des ouvriers. Lui va en faire des "prolétaires", c'est-à-dire des hommes et des femmes qui n'ont pour vivre que leur force de travail qu'ils doivent vendre aux capitalistes contre un salaire. Cette "classe ouvrière", qui n'a pas de patrie (tiens, tiens !) a une mission, et ce sont les "révolutionnaires professionnels" qui vont devoir lui apporter sa "conscience de classe". C'est absolument, totalement une entreprise d'inspiration religieuse. Et c'est pourquoi juifs, chrétiens, athées, vont se retrouver ensemble, communier dans un mouvement "communiste" qui va rebâtir un monde juste et donnera naissance à un homme nouveau : la classe ouvrière, terre de mission  ! Marx ne s'est pas trompé : les jeunes rabbins, bientôt suivis par des prêtres "anti-capitalistes" vont se transformer en "missionnaires" et prôner la dictature du prolétariat acceptant même cette effroyable règle "la fin justifie les moyens"...
Marx va lui-même fonder la Ière Internationale à Londres en 1864. Quelques sections vont se constituer en Europe, mais  alors qu'elle combat la guerre, toutes les guerres, dans celle qui va opposer la France à l'Allemagne en 1870, elle se prononcera... en faveur de l'Allemagne "sous prétexte que celle-ci menait une guerre de défense contre une agression" ! La IIe Internationale, bien que fondée à Paris en 1889,  passera rapidement sous le contrôle du puissant parti social-démocrate allemand. Et re-belote : en 1914, les ouvriers allemands, comme les autres, gagnèrent les casernes en chantant... pour aller combattre le "méchant d'en face". L'internationalisme ne résista pas au patriotisme allemand... suivra  

Aucun commentaire:

Archives du blog