Ainsi, on voit fort bien que les juifs du continent sont devenus une puissance politique, et plus seulement financière, et que si, par malheur, ils font alliance, d'une part avec l'Allemagne, en réussissant à lui adjoindre la Russie au sein d'un ensemble socialiste, d'autre part avec l'Amérique du Nord comme du Sud (où le financier franco-bavarois Maurice de Hirsch expédie les juifs de l'Est vers l'Argentine !) l'Angleterre y perdrait son Empire pour se retrouver assiégée, dans son île, comme elle le fut face à Napoléon au temps du blocus ! L'alerte est venue... de l'Alaska, lorsque le tsar Alexandre II, vendit cette immense territoire aux Américains en 1867 pour sept millions de dollars. Craignant une attaque britannique, en provenance du Canada (la Russie et l'Angleterre sont en conflit ouvert en Afghanistan !) le tsar, fauché comme les blés, fait une offre... aux États-Unis, et le secrétaire d'État américain, William Seward, déclare "qu'il paraît judicieux d'aider la Russie contre l'Angleterre" en rappelant que durant la "guerre de sécession" qui vient de s'achever (1861-1865), la Russie avait été un "allié de valeur" tandis que l'Angleterre avait "presque ouvertement soutenu l'ennemi". L'ex-colonie "américaine" avait désormais sa propre ambition qui ne coïncidait plus forcément avec celle de l'ex-métropole...
Au tournant du siècle, l'Angleterre va se creuser les méninges 1) pour isoler l'Allemagne (en dressant contre elle la France et la Russie 2) pour séparer les juifs d'un pays dynamique, qui ne cachait plus ses ambitions mondiales avec Guillaume II.
On sait comment Édouard VII, le fils aîné de la reine Victoria, a procédé avec la France pour la retourner (comme une crêpe) - en 1904 ! Mais les juifs, c'est une autre affaire ! Ils sont Allemands (ashkénaze signifie allemand), leur patrie, au centre du continent, pète le feu, et l'Empereur Guillaume II, ce cher Guillaume, accorde toute sa "sympathie au projet de Monsieur Herzl" ! Au contraire, en Russie on y déplore des pogroms, et la France verse dans un antisémitisme primaire en accusant ce pauvre Dreyfus de trahir au profit de l'Allemagne ! C'est un fait : en Russie, les juifs sont anti-tsaristes; ils ont créé un parti, le Bund (1897) qui revendique des droits égaux pour les juifs, et l'année suivante, à Minsk, participent à la création du parti social-démocrate; aux États-Unis, ils organisent, pendant et après le procès Dreyfus, des manifestations anti-françaises, soutenus par l'Ambassade d'Allemagne !
Mais une opportunité, qu'elle va s'empresser de saisir, s'offre à l'Angleterre : après le refus du Sultan de lui vendre la Terre sainte, Herzl se sent désemparé; il ne sait pas comment annoncer son échec au prochain Congrès sioniste qui va se tenir à Bâle, où il a lieu chaque année depuis 1897. Il retourne en Angleterre, y rencontre Lord Nathaniel Rothschild, le chef de la branche anglaise qui l'introduit dans les sphères gouvernementales, et lui obtient notamment un entretien avec Joseph Chamberlain, le secrétaire d'État aux colonies, champion de l'impérialisme britannique... Après avoir espéré en vain des réponses favorables pour des territoires proches de la Palestine (El Arich, Chypre, le Sinaï) longues à lui parvenir pour cause d'enquêtes diligentées par Chamberlain, celui-ci, au retour d'un voyage en Afrique, le reçoit une nouvelle fois le 23 avril 1903 :
- J'y ai vu, lui dit-il, un pays qui pourrait mieux convenir à votre entreprise : c'est l'Ouganda. A l'intérieur, le climat y est excellent, même pour des Européens. On peut y cultiver le sucre et le coton. Je me suis dit : voilà une terre pour le Dr Herzl... (in "le siècle d'Israël", page 116).
L'Ouganda ! Comment va réagir le mouvement sioniste ? Theodor n'en dort plus. Sa Majesté britannique, l'Empire britannique !, le considère déjà comme un Chef d'État ! Comme un autre Sir Cecil Rhodes, cet illustre colonisateur britannique (qui vient de disparaître - 1902) et qui rêvait de relier toute l'Afrique orientale, du Cap au Caire... via l'Ouganda ! Se voit-il déjà dans la peau d'un Disraeli, ce Premier Ministre qui a fait proclamer la Reine Victoria "impératrice des Indes" (en 1876), laquelle vient également de disparaître (1901), après avoir régné sur l'Empire depuis 1837 - un long règne qui a marqué l'apogée de la puissance mondiale de l'Angleterre, et qui incarne - plus que jamais - la domination de l'homme blanc sur le monde, cet "homme blanc" (en particulier celui des "Cinq Nations" britanniques) qui doit apporter, selon Rudyard Kipling, la civilisation aux "Autres" !
Au tournant du siècle, l'Angleterre va se creuser les méninges 1) pour isoler l'Allemagne (en dressant contre elle la France et la Russie 2) pour séparer les juifs d'un pays dynamique, qui ne cachait plus ses ambitions mondiales avec Guillaume II.
On sait comment Édouard VII, le fils aîné de la reine Victoria, a procédé avec la France pour la retourner (comme une crêpe) - en 1904 ! Mais les juifs, c'est une autre affaire ! Ils sont Allemands (ashkénaze signifie allemand), leur patrie, au centre du continent, pète le feu, et l'Empereur Guillaume II, ce cher Guillaume, accorde toute sa "sympathie au projet de Monsieur Herzl" ! Au contraire, en Russie on y déplore des pogroms, et la France verse dans un antisémitisme primaire en accusant ce pauvre Dreyfus de trahir au profit de l'Allemagne ! C'est un fait : en Russie, les juifs sont anti-tsaristes; ils ont créé un parti, le Bund (1897) qui revendique des droits égaux pour les juifs, et l'année suivante, à Minsk, participent à la création du parti social-démocrate; aux États-Unis, ils organisent, pendant et après le procès Dreyfus, des manifestations anti-françaises, soutenus par l'Ambassade d'Allemagne !
Mais une opportunité, qu'elle va s'empresser de saisir, s'offre à l'Angleterre : après le refus du Sultan de lui vendre la Terre sainte, Herzl se sent désemparé; il ne sait pas comment annoncer son échec au prochain Congrès sioniste qui va se tenir à Bâle, où il a lieu chaque année depuis 1897. Il retourne en Angleterre, y rencontre Lord Nathaniel Rothschild, le chef de la branche anglaise qui l'introduit dans les sphères gouvernementales, et lui obtient notamment un entretien avec Joseph Chamberlain, le secrétaire d'État aux colonies, champion de l'impérialisme britannique... Après avoir espéré en vain des réponses favorables pour des territoires proches de la Palestine (El Arich, Chypre, le Sinaï) longues à lui parvenir pour cause d'enquêtes diligentées par Chamberlain, celui-ci, au retour d'un voyage en Afrique, le reçoit une nouvelle fois le 23 avril 1903 :
- J'y ai vu, lui dit-il, un pays qui pourrait mieux convenir à votre entreprise : c'est l'Ouganda. A l'intérieur, le climat y est excellent, même pour des Européens. On peut y cultiver le sucre et le coton. Je me suis dit : voilà une terre pour le Dr Herzl... (in "le siècle d'Israël", page 116).
L'Ouganda ! Comment va réagir le mouvement sioniste ? Theodor n'en dort plus. Sa Majesté britannique, l'Empire britannique !, le considère déjà comme un Chef d'État ! Comme un autre Sir Cecil Rhodes, cet illustre colonisateur britannique (qui vient de disparaître - 1902) et qui rêvait de relier toute l'Afrique orientale, du Cap au Caire... via l'Ouganda ! Se voit-il déjà dans la peau d'un Disraeli, ce Premier Ministre qui a fait proclamer la Reine Victoria "impératrice des Indes" (en 1876), laquelle vient également de disparaître (1901), après avoir régné sur l'Empire depuis 1837 - un long règne qui a marqué l'apogée de la puissance mondiale de l'Angleterre, et qui incarne - plus que jamais - la domination de l'homme blanc sur le monde, cet "homme blanc" (en particulier celui des "Cinq Nations" britanniques) qui doit apporter, selon Rudyard Kipling, la civilisation aux "Autres" !
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