Le 16 août 1903, Londres offre officiellement l'Ouganda à Theodor Herzl ! Le 23 août s'ouvre à Bâle le VIe Congrès sioniste, et c'est son ami et "bras droit" Max Nordau, un Autrichien comme lui, qui est chargé d'en faire l'annonce aux congressistes, incrédules... et bientôt révoltés ! Naturellement, ce sont les Russes et les Allemands qui sont le plus démontés, et révulsés. Herzl intervient lui-même et propose l'envoi d'une mission d'étude dans la colonie britannique pour calmer les esprits. Sa motion est adoptée par 292 voix contre 176 et 143 abstentions... Mais les opposants ne désarment pas, et finissent par quitter la salle. Herzl tente de les faire revenir. Alors une étudiante russe lui lance dans un silence glacial :" Monsieur le Président, vous êtes un traître !". "Traître ! traître !" Le mot, repris en écho par quelques opposants, fait blêmir le visage d'Herzl, déjà miné par la maladie (in "le siècle d'Israël", page 127).
Cardiaque et syphilitique, le "fondateur" du sionisme, mourra l'année suivante à quarante quatre ans. Au congrès suivant, le 7e, en 1905, le "projet Ouganda" est unanimement rejeté. La présidence du mouvement reviendra ensuite à des allemands : Wolffsohn, Warburg... Mais un "Anglais", Chaïm Weizmann, originaire de Biélorussie, qui a fait ses études (de chimiste) en Allemagne et en Suisse, naturalisé anglais en 1910, a eu le temps de dire à Herzl, l'année précédente :" Je vote contre le projet Ouganda bien qu'il soit "anglais", parce que je suis convaincu que c'est l'Angleterre qui nous donnera la Palestine... lorsqu'elle aura besoin de nous !" Weizmann a deviné que dans un futur proche un vaste conflit opposera l'Allemagne à l'Angleterre et que, de même qu'elle eut besoin des Rothschild pour vaincre Napoléon, elle devra faire alliance avec la finance juive pour briser l'Allemagne ! L'empire ottoman sombrera, corps et biens en Méditerranée et au Moyen-Orient, la place sera libre pour y installer "les petits juifs" d'Europe de l'Est, en Palestine même ! "Patience, sa Majesté finira par venir manger dans notre main !"
Weizmann n'avait pas tort... Il n'est pas question ici de dresser l'historique de la 1ère guerre mondiale (14-18). Simplement, on se rend compte que c'est bien l'année 1917 qui fut décisive, aussi bien dans l'Empire ottoman où les Arabes et les sionistes, forts d'une "double promesse" (intenable évidemment), furent utilisés contre le Sultan de Constantinople, qu'en Russie où un putsch (dont Trotski fut le maître d'œuvre) aboutit, sur la directive de Lénine, au retrait de la Russie de la guerre, permettant ainsi à l'état-major allemand de lancer une vaste offensive sur le front français... suivra
Weizmann n'avait pas tort... Il n'est pas question ici de dresser l'historique de la 1ère guerre mondiale (14-18). Simplement, on se rend compte que c'est bien l'année 1917 qui fut décisive, aussi bien dans l'Empire ottoman où les Arabes et les sionistes, forts d'une "double promesse" (intenable évidemment), furent utilisés contre le Sultan de Constantinople, qu'en Russie où un putsch (dont Trotski fut le maître d'œuvre) aboutit, sur la directive de Lénine, au retrait de la Russie de la guerre, permettant ainsi à l'état-major allemand de lancer une vaste offensive sur le front français... suivra
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