jeudi, janvier 10, 2013

ENFIN UNE SOLUTION POUR SORTIR DE LA CRISE : RÉPONSE A J.M. AYRAULT (21)


Qu'il me  soit permis de mentionner ici un souvenir personnel (que j'ai déjà rapporté dans mon livre "Et si l'Italie était la solution ?" dans une note en bas de la page 38). J'ai habité quelque temps, aux alentours de 1970, dans une petite rue du XXe arrdt de Paris, la rue...Pali-kao ! Je découvrais ce nom pour la première fois ! En consultant le petit Mourre, j'y appris que s'était déroulée, en 1860, dans cette bourgade située à quelques kilomètres de Pékin une bataille qui opposa aux Chinois un corps expéditionnaire franco-anglais commandée par le général (français) Cousin-Montauban, et que la victoire remportée là avait ouvert la voie conduisant à Pékin, où le Palais d'Été fut mis à sac quelques jours plus tard. Je n'y avais pas prêté grande attention, bien qu'ayant travaillé autrefois dans le 13e arrdt de Paris, un quartier ouvrier devenu... un quartier chinois, tellement chinois qu'on l'appelle désormais "Hong-Kong/sur/Seine ! Ils sont là des milliers. Combien ? On ne le sait pas au juste. Personne n'en sait rien ! Mais l'immigration chinoise ayant débordé, au sud vers le Kremlin-Bicêtre, elle a remonté la capitale par l'Est (le Paris populaire, et non pas le Paris bourgeois de l'Ouest - qui ne l'eut pas accepté), et chassé de Belleville-Ménilmontant les Arabes et les Africains, désormais concentrés dans le "neuf-trois" tout proche ! Et la petite rue de Pali-Kao se trouve, à son tour, dans un quartier chinois de Paris ! Amusant, non ? 

Mais ça n'est pas tout. Le 14e arrdt, où je vivais avant de rentrer sur Lorient, étant voisin du 13e, au sud, l'immigration chinoise continue son bonhomme de chemin... Les commerces, l'un après l'autre, se "sinisent", comme on dit dans le petit Mourre. Et même le 5e, au bas de la rue Mouffetard ! Chinois, chinois, chinois... Il s'agit d'une immigration très différente de l'Arabe ou de l'Africaine qui, elles, sont visibles, tandis que la Chinoise, s'intégrant parfaitement, en vient à disparaître, du fait qu'elle ne coexiste pas avec les autres : elle les remplace et les "autres", après quelques frictions ou velléités de résistance, émigrent en banlieue, de plus en plus loin. Au point que la gare du Nord est devenue la gare du "Neuf-Trois", cet ancien département qui avait pour chef-lieu Saint-Denis, une ville bretonne ! (Mais où sont donc passés les Bretons de Saint-Denis ?). 

Ayant habité dans tous ces quartiers populaires, je suis, ce qu'on appelle un témoin de la transformation "ethnique" et culturelle de ces vieux quartiers de Paris. En 40 ans, et même moins, les villes, notamment en région parisienne, ont changé  de visage ! Nous, qui "avons fait" Mai 68 en plein Paris, on peut dire qu'il n'y avait quasiment pas d'immigrés parmi nous : ils n'étaient pas là, direz-vous. Certes, il n'y avait pas de Chinois, très peu d'Africains, et peu d'Arabes... C'est très étonnant, parce qu'on peut affirmer que la "déferlante immigrée" s'est produite après, et qu'elle fut politique (et non plus économique). L'industrie française avait surtout besoin de se moderniser, de s'automatiser, de s'informatiser, et on lui procura une main d'œuvre bon marché -  dans le bâtiment notamment, n'est-ce pas Bouygues ?, et les services (par exemple de nettoiement). C'est pourquoi l'on peut dire qu'elle fut plus politique qu'économique.  Et que l'on peut la dater de l'élection de François Mitterrand, en 1981, qui inventa le "regroupement des familles", et de la fin de la guerre du Viet Nam (en 1974) lorsque la France accueillit (dans le 13e arrdt de Paris, où le maire, Jacques Toubon, était "preneur") les réfugiés de l'ex-Indochine française, qui ouvrirent la voie aux immigrés en provenance de Chine, bien plus nombreux ! Pour Toubon, c'est clair, il escomptait ainsi sauver sa mairie menacée par les progrès incessants de la "gauche". Quant à Mitterrand, en butte à une opposition de "droite" de plus en plus vindicative, il est admis qu'il s'est servi de l'immigration pour "gonfler" le Front National de Jean-Marie Le Pen afin de "casser" la droite. "On a donc fait venir" des immigrés en tenant compte d'un impératif politique, qui fut exaucé puisque le FN, en 1986, fit entrer 35 députés à l'Assemblée Nationale.

Néanmoins, Mitterrand dut subir la 1ère cohabitation. Ainsi, on peut dire, et cela sans doute explique la crise sociale aiguë que nous traversons aujourd'hui, que la venue  massive en France  d'immigrés à répondu à des préoccupations politiques, nullement à des besoins économiques ! 
Pour en revenir à la Chine, en discutant avec l'un d'eux dans le 14e arrdt de Paris, auquel je demandais combien ils pouvaient être en France, et quel était leur intérêt de s'implanter en région parisienne - et pourquoi pas Bruxelles ? lui ai-je dit, il m'a répondu, avec un certain sourire : - C'est difficile à dire... Notre nombre augmente sans cesse. Nous sommes plusieurs centaines de mille;  si l'on compte ceux d'Angleterre, ceux de Belgique, ceux d'Allemagne, et ceux de Hollande, nous sommes, disons, beaucoup ! Bruxelles ? Oui, c'est l'Europe ! L'Angleterre, m'a-t-il jeté sur un ton d'évidence, a eu son territoire chez nous, et vous aussi vous aviez des ports qui étaient de véritables comptoirs, non ? Pourquoi Dunkerque, ou Boulogne, ne deviendrait-il pas notre Hong-kong au nord de l'Europe ?
Je précise que ce dialogue (instructif) eut lieu au moment où l'on redécouvrait... les deux têtes en bronze, de rat et de lapin, pillées en 1860 à Pékin lors du sac du palais d'Été, mises en vente à Paris  dans la collection Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent en février 2009 ! On sait que le gouvernement chinois les réclamait avec insistance ("chez nous, m'a encore dit mon interlocuteur, tous les enfants à l'école apprennent le sac du Palais d'Été"...). Et jugeant cette demande justifiée, j'ai signé une pétition en faveur de leur restitution... 

Je ne sais pas si c'est le rêve des dirigeants chinois de ce siècle : avoir des "territoires" un peu partout ? Ils ont, en tout cas, une grande expérience des "transferts" de population, si l'on en croit le petit Mourre ! S'ils sont un milliard et demi, ou deux (combien sont-ils exactement ? Nul ne le sait, pas même eux !) l'exportation du "trop plein" peut s'avérer être d'un "bon rapport"...  Ils n'ont certainement pas, à mon avis, que l'Australie au bout de leur lorgnette ! suivra

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