vendredi, janvier 11, 2013

ENFIN UNE SOLUTION POUR SORTIR DE LA CRISE : RÉPONSE A J.M. AYRAULT (22)


A la fin du 19e siècle - au moment où l'Europe tentait de renforcer son domaine colonial, et les États-Unis inauguraient la "politique dite du gros baton" avec le premier Roosevelt (Theodor), promu champion de l'interventionnisme tous azimuts, la Chine "allait désormais subir la pénétration européenne sous des formes multiples : établissement de "concessions" dans les villes ouvertes; privilèges d'exterritorialité pour les étrangers; franchises accordées aux marchandises occidentales; contrôle européen sur le système des douanes (dirigé, de 1863 à 1908, par l'Anglais Robert Hart); colonisation économique. La Chine ne pouvait plus cependant subsister dans l'isolement, car son plus proche voisin, le Japon, devenait une puissance moderne, avide d'expansion et redoutable.
La première guerre sino-japonaise (1894/95) coûta cher aux Chinois (La Corée, Formose...); ses effets psychologiques furent encore plus désastreux car elle fit la preuve que l'Empire mandchou était bien devenu "l'homme malade de l'Asie orientale". L'heure de son dépècement semblait sonnée. Les Russes entreprirent la construction, à travers la Mandchourie, d'un chemin de fer destiné à relier le transsibérien à Vladivostok (1895) et s'établirent à Port Arthur(1898); les Allemands s'emparèrent de Tsing-tao et de Kiao-tcheou (1897); la France se fit céder Kouang-tcheou et l'Angleterre Wei-hai-wei (1898)".
Sous le coup de ces humiliations, un groupe réformateur prit le pouvoir en juin 1898; "il voulait réorganiser l'administration chinoise, équiper l'armée à l'européenne, ouvrir des écoles et des universités modernes, adopter les techniques européennes pour permettre à la Chine de se libérer de l'Europe. L'Empire mandchou semblait sur le point de connaître une révolution comparable à celle de l'ère Meiji au Japon. Mais l'impératrice Ts'eu-hi, qui exerça pendant près d'un demi-siècle (de 1861 à 1908) une influence prépondérante à la cour de Pékin, arrêta net ce mouvement réformiste et favorisa les sociétés secrètes, traditionalistes et xénophobes. Encouragés par elle, les Boxers, une société secrète à la pointe du combat contre l'influence occidentale en Chine, au signal donné par l'impératrice et son homme de confiance, le prince Touan, encadrèrent la foule de Pékin, qui se rua sur les missions catholiques et les légations des grandes puissances; des prêtres furent massacrés, le ministre d'Allemagne assassiné et les autres diplomates assiégés dans leurs légations. Les puissances organisèrent alors un corps expéditionnaire international composé de Français,  d'Anglais, d'Allemands, d'Italiens, d'Autrichiens, de Russes, d'Américains et de Japonais, sous le commandement du général allemand von Waldersee. Après la prise de Tien-tsin (14 juill.1900), les troupes alliées entraient à Pékin (août 1900), délivraient les légations et mettaient en fuite l'impératrice Ts'eu-hi et sa cour.
La dynastie mandchoue se trouvait à la merci des grandes puissances, qui lui imposèrent un humiliant traité (7 sept.1901) : le gouvernement chinois s'engageait à verser aux puissances occupantes, dans un délai de trente-neuf ans, l'énorme indemnité de 1 milliard, 700 millions de francs-or ! Pour préserver leurs diplomates, les puissances maintinrent désormais des troupes dans  la capitale chinoise.
"Réaction foncièrement conservatrice et traditionaliste, mais aussi expression d'un patriotisme exacerbé, la révolte des Boxers est aujourd'hui considérée par la Chine "communiste" comme une étape de la lutte "anti-impérialiste". suivra  

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