De ce Congrès de Vienne (1815) découle, pour nous Européens, tout le 19e siècle, marqué par la révolution industrielle et la domination britannique sur le monde. Mais une autre grande puissance (les États-Unis d'Amérique), d'abord "isolationniste", va s'affirmer - du fait de ses richesses naturelles et de son potentiel industriel - de plus en plus "interventionniste". Une fois achevée la "conquête de l'Ouest", elle se retrouva face au Pacifique et, au-delà, à l'Asie avec ses immenses marchés "prometteurs" (Chine, Inde...) où les Européens avaient déjà pris pied.
Seul le Japon, sans doute protégé par son insularité (un peu comme l'Angleterre) est resté en dehors des entreprises coloniales. Des étrangers, cependant, y accèdent. " C'est en 1542 ou en 1543 que le premier navire européen, déporté par une tempête, aborda au Japon. De 1549 à 1551, un missionnaire espagnol, St François Xavier, y séjourna et fit plusieurs centaines de convertis. Les Japonais ne montrèrent d'abord aucune animosité à l'égard des étrangers, et le christianisme fut bien accueilli, surtout à Nagasaki... A l'époque féodale, des clans se disputaient le pouvoir... Des guerres incessantes opposaient ces petites dynasties de barons... L'un d'eux, Yorimoto, parvenu au pouvoir en 1185, après avoir anéanti tous ses rivaux, fut le premier à recevoir le titre de shôgun ("généralissime"). Le régime du shôgunat allait durer pendant plus de six siècles, jusqu'en 1867 : les empereurs subsistèrent, mais furent dépouillés de tout rôle effectif, le gouvernement étant assuré par le shôgun, sorte de maire du Palais..."
Inquiet devant l'influence grandissante du christianisme, dans un pays où se pratiquait une religion syncrétique, alliant le bouddhisme chinois au shintoïsme "national", le shôgun, après avoir protégé et encouragé les missionnaires catholiques, prit les premières mesures répressives en 1587. "L'arrivée au Japon des premiers protestants hollandais (1600) lui révéla que les Européens étaient profondément divisés; d'ailleurs d'âpres rivalités séparaient les missionnaires catholiques eux-mêmes, dominicains et franciscains luttant contre les jésuites". La persécution, très violente, de 1596 à 1598, reprit en 1614/1616 et le shôgun Yeyasu promulgua un arrêt d'expulsion contre tous les missionnaires. En 1637, la participation des chrétiens à la grande révolte qui enflamma la péninsule de Shimabara, près de Nagasaki, entraîna la première condamnation définitive de la première chrétienté japonaise... A partir de 1640, les seuls Européens qui restèrent en relations commerciales avec le Japon furent les Hollandais, qui n'avaient d'ailleurs pas le droit de pénétrer dans l'intérieur du pays et se trouvaient confinés, dans des conditions strictes, dans l'île artificielle de Deshima, dans la rade de Nagasaki". suivra
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