L'histoire récente du Japon offre l'immense avantage de nous renseigner sur... ce qui se passe en Chine, sous nos yeux, et, d'une manière incompréhensible, nos dirigeants ne semblent pas s'y intéresser ! Pourtant, nous avons là une répétition de l'histoire : la Chine, de toute évidence, va se retrouver très bientôt face aux États-Unis et à l'Europe. Vous me direz que c'est déjà le cas ! Oui, mais moi je parle de Pearl Harbor ! Peut-il y avoir un Pearl Harbor avec la Chine ? That is the question... Revenons vers le Japon.
"... L'hégémonie de la classe marchande s'affirma surtout sous le shôgun Yoshimune (1716/1745) : la noblesse et la paysannerie étaient alors considérablement endettées, et cette crise rurale provoqua des rébellions auxquelles le shôgun tenta de mettre fin par des réformes. Jusqu'au 18e siècle, la culture chinoise régna dans l'élite intellectuelle mais un mouvement de retour aux traditions nationales se développa avec l'école des kokugaku (études nationales), dont le maître fut Motoori Norinaga. En revenant au shintô originel, aux mythes et aux cultes nationaux, les défenseurs des études nationales retrouvèrent également les anciennes conceptions de l'origine divine du pouvoir impérial; ils contribuèrent ainsi à préparer la révolution de 1868, de laquelle devait sortir le Japon moderne. En face du conservatisme shôgunal, les partisans de la restauration impériale alliaient le nationalisme culturel et le désir de réintroduire au Japon les techniques de l'étranger.
"Par la présence des Hollandais dans l'île de Deshima, le Japon gardait une petite fenêtre sur le monde. Mais les tentatives pour ouvrir le Japon au commerce étranger, faites dans les premières années du 19e siècle par les Anglais et les Russes, furent des échecs. Après la victoire britannique sur la Chine dans la "guerre de l'opium" (1839/1842), la pression des puissances occidentales se resserra autour de l'archipel. Enfin, en févr.1854, un officier américain, le commandant Matthew Perry, à la tête d'une escadre, se livra à une démonstration menaçante; le 31 mars 1854, il obtint le traité de Kanagawa, par lequel le Japon consentait à ouvrir aux bateaux américains les ports de Shimoda et de Hakodate. En 1856, le premier consul général des États-Unis, Towsend Harris, arriva au Japon. Dans les années suivantes, d'autres ports japonais furent ouverts, non seulement aux Américains, mais aux diverses puissances occidentales...
"Cette entrée des étrangers provoqua de profonds remous au Japon : il y eut de sanglantes émeutes xénophobes; pour faire pièce au shôgun, qui avait signé les traités avec les étrangers, l'empereur de Kyôto se faisait le champion de l'indépendance nationale contre les "Barbares". L'agitation xénophobe et antishôgunale se développa surtout parmi les daimyô (grands barons féodaux) de l'Ouest et du Sud. Les clans... qui menaient le mouvement, entrèrent en rébellion ouverte contre le shôgun en 1866. Le jeune empereur Meiji (1867/1912) leur apporta sa caution, et le dernier shôgun, Yoshinobu Keiki, préféra s'incliner sans résistance (9 nov.1867). Quelques jours plus tard, le nouvel empereur annonçait officiellement le rétablissement de la suprématie impériale et, en 1869, il transféra sa capitale à Edo, la capitale shôgunale , qui reçut le nom de Tôkiô. suivra
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