mardi, janvier 15, 2013

ENFIN UNE SOLUTION POUR SORTIR DE LA CRISE : RÉPONSE A J.M. AYRAULT (34)


J'aimerais comprendre ce grand ratage du XXe siècle, spectaculaire, qui nous interpelle, spécialement nous, Français. En 1898, un jeune homme de vingt ans (mon père), a vu  l'Empereur d'Allemagne, Guillaume II, faire son entrée dans Jérusalem, à la tête d'un splendide attelage, par la porte de Jaffa ouverte par les Ottomans, les occupants alors de la grande Syrie. Venant de Constantinople, via Damas, l'Empereur, l'allié du Sultan, est entré à cheval dans Jérusalem comme un conquérant. Son voyage en Terre sainte a été préparé et organisé par Thomas Cook, le petit-fils du fondateur de la célèbre agence  Cook ! A cette occasion, le Sultan a programmé de grands travaux, dont la construction d'une monumentale gare à Jérusalem. (L'année suivante, les Allemands obtiendront le contrat pour réaliser la ligne de chemin de fer reliant Bagdad à Berlin !). Le retentissement de ce voyage est immense, dans la région comme en Europe. Les Français ont construit le canal de Suez, inauguré en 1869 par l'impératrice des Français, Eugénie de Montijo. Voici le train ! Bientôt le pétrole... Et Theodor Herzl que l'Empereur reçoit publiquement en prenant soin toutefois de ne rien officialiser. Prend-t-il conscience de la complexité du problème ? Que les Anglais vont inévitablement réagir ? Que les Arabes veulent s'émanciper du "joug" ottoman ? Sans doute préférerait-il qu'Herzl négocie sa Chartered Company avec le Sultan, sans compromettre son prestige que le voyage a renforcé auprès des uns et des autres...
C'est au lendemain de cette chevauchée impériale allemande que mon père débarque à Paris. Il vient  en France poursuivre ses études commencées à Antoura,  le premier établissement d'enseignement français fondé en 1834 par les Jésuites, dans la montagne libanaise, à 20km de Beyrouth. Les Jésuites ont un établissement à Gentilly, en région parisienne, où il sera pensionnaire. Il est fasciné par Paris, ville-lumière, la Seine, Notre-Dame, la Tour Eiffel ! Il éprouve physiquement l'impression d'entrer dans le XXe siècle, tandis que ses parents, restés à Saint-Jean d'Acre, dans l'Empire ottoman, vivent encore au Moyen-Âge... Comment atterrit-il sur les bords de Seine, avenue de Versailles, chez de bons bourgeois, les Crié, originaires du Mans, et dont le chef de famille est le directeur d'une société de transports urbains (l'ancêtre de la RATP !), en ce temps-là des calèches tirées par des chevaux qui sillonnent la Ville-Lumière, mais où apparaissent les premières lignes du tramway et bientôt le métro que l'ingénieur breton, Fulgence Bienvenüe, le bien-nommé, entreprend de creuser sous la Seine ! Sans doute sont-ils allés en Terre sainte où ils ont fait la connaissance de ses parents, chargés d'accueillir les pèlerins à Saint-Jean d'Acre ? En tout cas, devant ce jeune homme instruit et ambitieux, M. Crié lui dit, tout de go :"
- Jeune homme, si vous voulez servir efficacement votre pays (la Syrie), il vous faut adhérer à la franc-maçonnerie. Ils en sont tous, du Président de la République au garde-champêtre de Pougastel-Daoulas ! (c'est moi qui cite "Plougastel-Daoulas" ! C'est le moment, en effet, où culmine en Bretagne l'affrontement entre les deux écoles, la laïque et la religieuse. La franc-maçonnerie, qui a pris le pouvoir à Paris,  a fait de l'école son champ de bataille dans l'Ouest).
Le jeune homme adhère, parrainé par son puissant mentor... et il en ressortira en courant six mois plus tard en marmonnant :"Ils ne font que bouffer du curé là-dedans..." (C'est ma mère qui me l'a raconté). suivra

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