dimanche, janvier 13, 2013

ENFIN UNE SOLUTION POUR SORTIR DE LA CRISE : RÉPONSE A J.M. AYRAULT (29)



Le nationalisme indien fut en grande partie une création des Britanniques. L'administration anglaise avait réussi une œuvre que n'avaient pu accomplir ni les Grands Mogols ni les empires plus anciens : l'unification politique de l'Inde.  Elle imposa à tous un même système judiciaire et des mêmes lois (code pénal,1860; code de procédure civile et criminelle,1861). La centralisation, les communications plus rapides, la diffusion de la langue anglaise rapprochèrent les divers peuples indiens, jusqu'alors séparés. L'éducation occidentale, distribuée dans les universités, fit connaître aux intellectuels de l'Inde les principes du parlementarisme britannique, du libéralisme et du nationalisme européens.
L'agitation politique ne mit que très tardivement en cause la domination britannique elle-même : elle revendiqua d'abord une plus large participation des Indiens à l'administration et au gouvernement. L'organe de  cette prise de conscience politique fut le Congrès, qui se réunit pour la première fois à Bombay, en 1885. Pendant les vingt premières années de son existence, le Congrès adopta une attitude parfaitement loyaliste à l'égard des Anglais...

"La crise éclata à la suite des imprudences commises par Lord Curzon, vice-roi de 1899 à 1905 : son projet de partition du Bengale (1905) souleva une opposition considérable... Cependant, à l'exception de quelques extrémistes, l'Inde manifesta un parfait loyalisme à l'égard de l'Angleterre de 1914 à 1918... Aussi beaucoup d'Indiens espéraient-ils que l'Angleterre, à la fin des hostilités, accorderait l'autonomie interne à l'Inde. Le Congrès - dont l'un des principaux animateurs était désormais Gandhi, arrivé d'Afrique du Sud -, se rapprocha de la Ligue musulmane, qui avait été fondée dès 1906 : hindous et musulmans conclurent le pacte de Lucknow (nov.1916). En août 1917, Montagu, secrétaire d'État pour l'Inde, promit une participation accrue des Indiens au gouvernement local afin que puisse être institué le plus rapidement possible un gouvernement indien au sein de l'Empire britannique... Mais en 1919, à la suite de grèves et de diverses manifestations révolutionnaires, les autorités anglaises firent brutalement machine arrière et promulguèrent des mesures d'exception. Gandhi répliqua en appelant les Indiens à observer l'hartal, c'est-à-dire la suspension de toute activité pendant un jour. Une manifestation de protestataires non violents fut brisée par le général Dyer, qui provoqua le massacre d'Amritsar en ordonnant à ses soldats gurkhas de tirer sur la foule, ce qui fit 379 victimes (13 avr.1919). Cet incident, dont la portée ne fut pas comprise par les observateurs européens de l'époque, provoqua une rupture irréparable entre les Britanniques et les nationalistes.
Gandhi s'efforça de rapprocher hindous et musulmans en apportant son appui au mouvement du Califat, lancé par les musulmans pour protester contre le traitement du sultan ottoman par les Alliés... Mais à côté du mouvement de Gandhi commençaient à s'affirmer des tendances plus radicales... Dès la fin des années 20, la revendication de l'indépendance absolue, et non plus seulement de l'autonomie interne, passa au premier plan des revendications nationalistes... En janv.32, les autorités britanniques tentèrent un coup de force en déclarant le Congrès illégal et en arrêtant une fois de plus Gandhi.

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