Après la prise de Pékin, Gengis Khan dédaigna la Chine pour se tourner vers l'ouest, et, pendant une trentaine d'années, les Mongols se contentèrent d'opérations de pillages limitées contre l'Empire chinois des Song. C'est le troisième successeur de Gengis Khan, Mongka (1251/59), qui entreprit la conquête systématique de l'empire des Songs, continuée après lui par son frère Koubilaï (1260/94), lequel fonda la dynastie mongole des Yuan (1260/1368), s'empara, en 1276, de Hang-tcheou, la capitale des Song et, en 1278, de Canton.
Pour la première fois, un étranger se trouvait maître de toute la Chine, mais Koubilaï, qui avait montré toujours un goût très vif pour la civilisation chinoise, eut à cœur de se comporter en souverain national. Il mit les Mongols à l'école des Chinois. Pour symboliser sa volonté de siniser son empire, il établit sa capitale à Pékin, qu'il fit reconstruire afin d'effacer les ravages de Gengis Khan. Il adopta tous les usages chinois, réorganisa l'État, remit en service les canaux et les routes, encouragea les études; tout en respectant les traditions nationales et en se montrant tolérant envers les autres religions, il accorda une faveur particulière au bouddhisme. A la cour mongole, la littérature chinoise connut une certaine renaissance. Son règne vit la reprise des relations entre la Chine et l'Occident; des marchands (comme Marco Polo qui séjourna en Chine de 1275 à 1291) et des missionnaires européens purent visiter librement l'Empire et s'y installer. Malgré leurs efforts, les Mongols n'en demeurèrent pas moins, aux yeux des Chinois, une minorité étrangère. Une révolte nationale, partie des provinces du Sud - les dernières conquises par les Mongols - trouva son chef dans un simple fils de paysan, Tchou Yuan-tchang, qui s'empara de Nankin (1356), de Canton (1367), et enfin de Pékin (1368). Dès 1371, les Mongols étaient complètement chassés de Chine. Devenu empereur sous le nom de Hong-wou, Tchou Yuan-tchang fonda la dynastie des Ming (1368/1644). Celle-ci, qui atteignit son apogée sous le règne de Yong-lo (1403/24), gouverna avec énergie et fit régner la prospérité, mais une politique étrangère constamment pacifiste et l'influence prédominante des Lettrés confucéens engendrèrent un immobilisme dangereux et amenèrent la Chine à se replier sur elle-même, à l'heure où les Européens prenaient pied pour la première fois sur le sol national (les Portugais à Macao,1557) et où les missionnaires catholiques, à la suite du père Matteo Rici (arrivé en Chine en 1582), entreprenaient une audacieuse adaptation du christianisme à la culture chinoise.
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