jeudi, février 01, 2007

TRÈS, TRÈS COURTE INTERVENTION SUR RMC

Quatre minutes à peine ce matin avec Jean-Jacques Bourdin sur RMC ! Je remercie quand même cette radio de m'avoir invité. J'ai pu tout de même parler de mon "appel à Chirac"... et de la gravité de la situation au Liban et au Proche-Orient. Je ne sais si Jacques Chirac a voulu, à sa manière, alerter l'opinion, mais il a placé l'Iran au coeur de la campagne électorale avec ses propos que la presse américaine a interprétés à sa façon, cherchant à nuire au Président de la République. En vérité, l'incident a souligné la difficulté de traiter le problème nucléaire iranien. Les Américains et les Israéliens ont fait de cette question, semble-t-il, un casus belli. Pour moi, cette "incartade verbale" confirme que Jacques Chirac sera bien candidat à la présidentielle, et qu'il a, comme je le lui demande, programmé "une grande conférence" sur le Proche-Orient. Il veut intégrer l'Iran dans la négociation, et pour ce faire, se démarque de la position bushienne. Pourquoi, en effet, l'Iran ne disposerait-il pas d'armes atomiques ? Nous avons le cas précis du Pakistan et de l'Inde qui sont adversaires, et qui tous deux possèdent la bombe. Or ces deux pays ne s'en servent pas, et pourtant ils se disputent le Cachemire. La Bombe joue son rôle de dissuasion. Regardons l'Iran et Israël son adversaire potentiel. Entre les deux il y a la Syrie et l'Irak. Il faudrait donc que l'Iran expédie sa bombe sur Israël, mais la réplique, on s'en doute, serait immédiate ! Israël disposant de plus d'une centaine de bombes, Téhéran et bien d'autres villes seraient immédiatement rasées. On peut même penser que dès l'annonce de la possession de la bombe, ou de la mise en chantier de la bombe, aisément décelable, Israël déciderait une attaque préventive qui anéantirait l'arsenal nucléaire iranien, comme elle le fit en Irak en détruisant la centrale nucléaire dont la construction n'était même pas achevée ! Si bien que, paradoxalement, c'est l'Iran, en cherchant à se doter d'une arme atomique, qui se trouve menacé d'un bombardement ravageur, style Hiroshima-Nagasaki ! Et Jacques Chirac a raison : en soulignant les risques de "destruction massive", il contraint, d'une certaine manière, les responsables iraniens à accepter une négociation sur le fond. Tel est le but de la manoeuvre : faire en sorte que Téhéran non seulement ne torpille pas la "grande négociation" que Jacques Chirac a en tête, mais qu'elle y participe ! Et d'ailleurs, c'est ce que nous font comprendre les dirigeants iraniens par leur revendication nucléaire : ils y sont prêts . Ce qui prouve que Jacques Chirac n'a aucune envie de dételer... et que le "problème" est surtout aux Etats-Unis !

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