samedi, février 03, 2007

ULTIME OHÉ ! AU PILOTIN DU CAPITAINE-SAINT-MARTIN

Cher Jacques,

En 1999, j’ai publié un ouvrage autobiographique, une auto-fiction en fait, où se mêlaient imaginaire et réalité, intitulée « Kidnapping » - entre l’Elysée et Saint-Caradec, aux éditions Phare Ouest. A l’approche de l’An 2000, l’envie me vint de me raconter en parallèle avec ton itinéraire, en raison de la même année de notre naissance, et un passage commun au Lycée Carnot, à Paris. Non seulement nous avions vécu les mêmes événements, mais nos engagements s’étaient croisés puis réunis in fine dans un gaullisme de fidélité au grand homme, né, tout au moins en ce qui me concerne, dans la France occupée et résistante. En découvrant que, dans ton adolescence, tu avais sillonné la Mer d’Irlande comme pilotin à bord du Capitaine-Saint-Martin jusqu’aux mers du sud, au Maroc notamment, avant de gagner ensuite les Etats-Unis, pour y faire la plonge dans un snack de Boston, alors que, dans le même temps, attiré par le phare-ouest, sur les traces de Jack Kerouac, un mystérieux Breton du Canada devenu mythique, j’avais quitté ma chère Bretagne pour rejoindre le Grand Ouest, où je m’arrêtai en cours de route dans une autre Bretagne, plus verte encore que la mienne, cette chère Irlande où j’ai travaillé près d’un an comme réceptionniste au Shelbourne Hotel, l’un des plus prestigieux hôtels de Dublin, étape inoubliable de mon existence.

Je t’ai adressé mon livre (je l’ai apporté moi-même à l’Elysée) et je sais que tu l’as lu, sans doute en souriant. Quel en était le thème ? Il s’agissait d’un kidnapping - du mien tout simplement ! Des terroristes m’avaient enlevé, et en échange de ma libération, ils exigeaient de toi… deux bombes atomiques… pour les balancer sur Tel-Aviv et Dimona ! Je crois savoir que c’est Jean-Edern Hallier (je n’en suis plus très sûr) qui a servi d’intermédiaire. Il est vrai que lui aussi avait été victime d’un kidnapping, et qu’il savait raconter d’extraordinaires histoires. En tout cas, les terroristes qui tenaient Gabriel (Djabrail) étaient convaincus d’avoir mis la main sur le messager du Tout-Puissant Chef de l’Elysée. D’où leur demande de rançon exorbitante : deux bombes atomiques pour liquider Israël ! J’ai été libéré, et à mon retour, un représentant de l’Elysée me conseilla de me cacher, de faire le mort en quelque sorte. J’ai obtempéré en m’immergeant dans ma chère Bretagne, entre Scorff et Blavet, du côté de Lorient.

Ce qui était « fiction » ne devient-il pas réalité ? Ne sommes-nous pas à la veille d’un embrasement général du Proche-Orient ? De ma frêle embarcation ( non, non, il ne s’agit pas d’une 7e frégate de Taïwan qui ont été construites à Lorient, comme tu t’en souviens, et dont le juge Van Ruymbeke recherche encore les tenants et aboutissants) je te crie « Ohé, le pilotin du Capitaine-Saint-Martin, ça n’est pas le moment d’abandonner le gouvernail ! Ta place est encore là, au pilotage ! Tu dois te représenter devant le peuple, et partir en guerre contre ceux qui l’ont programmée. Pense à ton petit-fils Martin, comme je pense au mien, Tom ! Pense également à mon père venu de Saint-Jean-d’Acre en 1900, convaincu que la France allait libérer sa patrie : le Liban ! Vas-tu le laisser sombrer dans un « avenir » irakien – avec une Palestine déjà martyrisée ?

Il n’y a pas que la couche d’ozone à dissiper, cher Jacques, il faut préserver la terre d’une guerre mondiale qui s’annonce apocalyptique. Ceux qui convoitent ta place n’ont rien d’autre à nous proposer que des mots, des mots qui nous laissent de marbre. Mets autant d’acharnement à préparer une Grande Conférence pour la paix que tu en mets pour défendre la bonne santé de notre planète ! Si tu t’y engages en te représentant à la prochaine présidentielle, alors je serai le premier à te rejoindre dans un vaste « comité pour la paix au Proche-Orient et dans le monde ». C’est mon dernier Ohé, Jacques ! Notre dernier Ohé !

Gabriel Enkiri, candidat au 1er tour de la présidentielle 2007.

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