vendredi, janvier 04, 2013

ENFIN UNE SOLUTION POUR SORTIR DE LA CRISE : UN NOUVEAU MODÈLE FRANCOPHONE... RÉPONSE A J.M. AYRAULT (5)


Le Vent d'Ouest s'est mis à souffler très fort. J'ai évoqué dans mes précédents ouvrages le rôle joué aux États-Unis par la communauté juive alors en pleine effervescence, consécutivement à la victoire éclair remportée par l'armée israélienne sur les armées arabes de Nasser (ce nouvel Hitler, dixit le socialiste bien de chez nous, Guy Mollet) et qui redécouvrit là, avec de Gaulle, la France anti-dreyfusarde, antisémite, haïe plus que tout autre pays, ou tout au moins à l'égal de la Pologne, cet autre pays catholique viscéralement "antisémite" ! Le même enthousiasme, au lendemain des Six Jours, avait soulevé la communauté juive des pays du bloc soviétique dont beaucoup étaient liés à ceux d'Outre-Atlantique, soit par des parents émigrés depuis la fin du siècle précédent, soit par des Associations militant pour l'obtention de visas revendiqués de plus en plus fort par les refuzniks, la plupart juifs. La haine de de Gaulle qui venait d'offenser Israël en décrétant l'embargo sur la vente des armes pour tous les pays en guerre, mettant ainsi en péril les rescapés de la Shoah !, je l'ai vue s'exprimer en 1967 devant l'Ambassade d'Israël par des milliers de manifestants venus crier là leur soutien viscéral à Israël ! Et parmi ceux-là, nombreux se retrouvèrent sur les barricades dans le Quartier Latin, je peux en témoigner, j'y étais, et je les ai vus ! Ça n'est que plus tard, bien entendu, que j'ai compris l'étrange printemps (fou) que nous avons vécu à Paris en Mai 68, et que bien des historiens (?) n'ont toujours pas compris (ou n'ont pas envie de comprendre). 

Le côté "délirant", irrationnel, "juif" de Mai 68, très particulier en France, s'explique probablement par les retrouvailles chaleureuses entre les deux familles "juives" séparées depuis des siècles : les ashkénazes (de l'Est et Allemands - Alsaciens-Lorrains) et séfarades (Espagne-Méditerranée). Une séparation aggravée et approfondie par l'avènement à l'Est, en 1917, d'un "paradis" où les pères fondateurs avaient promis aux communautés juives une émancipation politique rapide avec un avenir d'expansion mondial (exportation de la Révolution partout dans le monde !) et qui s'était, au fil des ans, transformé en "enfer" soviétique, d'où l'engagement à fond d'une grande part de l'élite juive ashkénaze (la plupart du temps trotskiste) qui s'achevait dans le Paris transformé en Commune contre un de Gaulle vieillissant que les enfants des "juifs" séfarades (qui n'étaient devenus Français en Algérie que par décret en 1871) ne portaient pas spécialement dans leur coeur, beaucoup ayant déjà préféré rejoindre... Israël en 1962, et ceux qui avaient choisi la France, étaient par conséquent liés à Israël par des liens familiaux, comme ceux de l'Europe de l'Est aux juifs des USA. Si bien que l'inexplicable délire de Mai 68, que l'on ne retrouve nulle part ailleurs, s'explique bien, à mon avis, par ces retrouvailles juives en plein Paris ! C'est bien là que les Juifs ont réglé leur compte avec le communisme de type soviétique, et plus particulièrement le PC français, son instrument le plus stalinien. Et le plus drôle, c'est le camarade Mao, lui-même devenu violemment antisoviétique après la mort de Staline en 1953, qui a fourni, avec son "petit livre rouge" la matière idéologique aux jeunes "pieds-noirs" partant à l'assaut des "révisos", entendez les affreux révisionnistes soviétiques et leurs chiens de garde français ! Pour combattre  les "communistes" sur le pavé parisien, ils ne pouvaient pas le faire avec les slogans de la "droite" ou des "fascistes" ! Et c'est très significatif, je peux là encore en témoigner, des militants du PCF, aguerris  politiquement, marqués aussi par leur passé de résistants, ont pressenti leur double jeu.  "Tu verras, m'a dit l'un d'eux, qui s'opposait à leur entrée dans la boîte que nous occupions, ce sont des fils et des filles de bourgeois qui nous taperont sur la gueule lorsqu'ils seront devenus patrons" ! Cela explique aussi leur rejet de Cohn-Bendit, et leur  hésitation grandissante devant le mouvement de Mai 68 et leur empressement à y mettre un terme. 

En 1978, dix ans après, ne pouvant nier le nombre impressionnant de militants juifs dans le mouvement de Mai 68, une revue juive ("Passages") organisa un colloque sur le thème "Mai 68, une révolution juive ?" La question se posait en effet, et elle se pose encore aujourd'hui : mais comment inviter à un colloque consacré à Mai 68 des banquiers, des chefs d'entreprises, des directeurs de groupes-médias, des patrons du MEDEF, des champions du CAC 40 qui ont crié "MAO ! MAO !" et "A BAS LES RÉVISOS " dans les rues de Paris ? Ont-ils eux-mêmes bien compris à quelles pulsions délirantes ils se laissèrent aller au cours de ce "printemps inoubliable" ? Et ont-ils envie de le savoir ? suivra

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