lundi, août 11, 2008

QUELLE RELIGION POUR LE CAPITALISME MONDIAL ? (8)

En vérité, sous le capitalisme, c’est bien l’Argent qui triomphe. Mais, avec l’avènement de la société de consommation, les salariés (qui sont à l’origine du profit) perçoivent un salaire qui leur permet, à eux aussi, de « profiter » de l’existence, et d’assurer à leurs enfants un avenir meilleur. Depuis l’apparition du capitalisme, il en fut ainsi : par leurs luttes et leurs revendications négociées sur la base d’un rapport de forces, les ouvriers se sont mués en salariés-consommateurs. Leur « exploitation » a fini par leur assurer un niveau de vie décent, aujourd’hui menacé, oh combien !

La fin de l’impérialisme « soviétique » a eu, en effet, pour conséquence de libérer l’Asie, la Chine bien sûr, avec ses milliards d’habitants, à leur tour intégrés dans le système capitaliste, et du coup, l’activité économique se déplace vers un continent dont la main d’œuvre est (très) bon marché ! Il s’agit d’un redoutable défi : comment maintenir nos avantages sociaux, c’est-à-dire le socle sur lequel repose notre bien-être ? Comment poursuivre leur amélioration (le progrès), puisque nous les améliorons, à coup sûr, depuis le 19e siècle ? Pourquoi le progrès(social) devrait-il s’arrêter, alors que ce même progrès fait des bonds de géant dans le domaine des sciences, de la médecine et des techniques ? On ne discerne qu’une solution : maintenir la pression revendicative ici, et soutenir les revendications des travailleurs surexploités dans les pays dits « émergents ». Il en va même, pourrait-on dire de l’intérêt du capitalisme (le seul système économique qui fonctionne et qui dispense des richesses) sinon le monde risque de devenir une « immense Chine », c’est-à-dire de sombrer dans une « machination » où les financiers agissent à leur guise, en générant des « crises » juteuses (tant sur le pétrole que sur les monnaies) qui leur permettent d’éliminer des concurrents, plus faibles, renforçant ainsi leur contrôle sur les hommes et le système bancaire. Nous traversons en ce moment, semble-t-il, une intense période d’élimination-concentration qui s’explique par la montée en puissance de l’Asie…

Ce capitalisme financier, supranational ou international, largement dominé par la banque anglo-saxonne, a-t-il besoin, pour se protéger, d’une Religion ? Peut-il agir ainsi à découvert ? On a vu comment le « judaïsme » est devenu la « religion de l’argent » au Proche-Orient, comment il l’est resté de ce côté-ci de la Méditerranée, par la « transmission romaine », et comment il s’est maintenu tout au long du Moyen Âge, en raison de « l’interdit » chrétien , et comment in fine, l’argent juif s’est investi dans le capitalisme au 18e-19e siècle, suscitant une nouvelle riposte, celle de Marx, conscient des conséquences néfastes pour les « juifs » de l’avènement d’un capitalisme « primitif », brutal et sans pitié pour les « prolétaires », qui se traduirait, comme sous la féodalité, par un rejet - probablement plus radical encore - des Juifs ! D’ailleurs, toutes les idéologies socialistes et communistes apparues au 19e-20e siècle sont l’œuvre de juifs « allemands » (Ferdinand Lassalle est le promoteur de la « social-démocratie »), et elles sont toutes anti-juives ! N’est-ce pas le siècle des Rothschild ? Pas un seul « socialiste » pour défendre les Juifs ! Et l’on sait combien les dirigeants socialistes français de l’époque, y compris Jaurès, furent réticents à défendre le capitaine Dreyfus, accusé de trahir… au profit de l’Allemagne ! Et tous, naturellement, rêvent d’en finir avec « le problème juif », y compris Théodore Herzl qui « imagine » un État socialiste quelque part, sans religion, où les juifs (un juif de « type nouveau » !) seraient des ouvriers, des maçons, des paysans, et non plus des « spécialistes de l’argent » ! Pour les Juifs progressistes de cette période (intensément capitaliste), il faut impérativement « libérer » les juifs de leur religion ! Mais pour réaliser son « rêve », le sioniste Herzl doit faire alliance avec le plus ambitieux des impérialismes de la fin du 19e siècle, l’impérialisme allemand ! Une alliance qui va provoquer la contre-offensive de l’impérialisme britannique, alors dominant, qui se sent menacé comme jamais (du fait de la présence en Allemagne, et aux Etats-Unis, d’une pléiade de fabuleux banquiers juifs ). C’est bien la riposte britannique amorcée dès 1897, lorsque Guillaume II décide de doter l’Allemagne d’une marine de guerre, qui nous mène inexorablement vers la première guerre mondiale en y mêlant l’énorme Russie « travaillée » par la revendication des peuples captifs, et surtout grosse d’une « khazarie » sur les frontières, ballottée entre deux feux, ceux de Moscou et ceux de Berlin. Un premier acte sanglant, qui en appela un second, et qui en appellera probablement un troisième (si nous ne parvenons pas à enrayer l’engrenage).

Ainsi a-t-il fallu attendre la disparition de l’URSS et la dissipation du « marxisme» dans les steppes de l’Asie, pour que nous réalisions comment le judaïsme fut, en Europe, nécessairement associé au commerce de l’Argent, et pourquoi au 19e siècle, le siècle de l’émancipation politique des Juifs, tant d’esprits éclairés (juifs et non-juifs) tentèrent de les séparer enfin, en imaginant des « sociétés idéales » qui donneraient naissance à un homme délivré de « l’exploitation de l’homme par l’homme ». Aujourd’hui, on peut dire que cette « tentative surhumaine » a échoué !

Mais un fait nouveau, considérable, aux conséquences planétaires, s’est produit, après 1991 : l’irruption de la Chine et de l’Asie sur la scène mondiale, qu’annonçait déjà la fameuse Conférence de Bandoeng en 1955 – deux ans seulement après la mort de Staline. Or, dans cet immense continent, désormais intégré dans le devenir « industriel et financier » de l’humanité, il n’y a quasiment pas de juifs, et les chrétiens sont groupusculaires ! Il est exclu que ce capitalisme-là, mondialisé, se dote d’une religion d’origine européenne (ou proche-orientale). Il lui en faudra pourtant une, compatible avec tout le monde, adaptable à toutes les mentalités. Nous sommes 7 milliards sur cette planète, et sans doute 10 milliards dans trente ou quarante ans, c’est-à-dire tout à l’heure, dont l’immense majorité vit déjà en Asie et en Afrique. L’islam – cette religion orientale - aurait-elle sa chance ? Sans doute, si la Chine se convertissait à cette religion, et cette éventualité-là n’est pas à exclure : le « communisme » chinois (ex-maoisme) n’est plus crédible ni en Chine, ni à l’extérieur, et il faudra bien que les dirigeants chinois lui substituent un ersatz pour se protéger, et exporter leur « modèle », en Afrique et en Amérique latine, des territoires qui sont à conquérir. Si l’islam se laisse capter par la Chine, nous n’échapperons sans doute pas au « choc des civilisations » ! Que peuvent lui opposer les « Occidentaux » ? Les Juifs sont hors jeu, même la Shoah qu’ils ont érigé en une sorte de nouveau « judaïsme » n’est pas « exportable ». Les Chinois et les Japonais ignorent tout des Juifs, et on ne voit pas comment ils pourraient se prosterner devant Auschwitz après… Hiroshima et Nagasaki ! On sent bien que dans les « think thanks » anglo-américains, les petites cellules grises fonctionnent à plein régime. La guerre avec l’Autre Monde est sans doute plus facile à réaliser, n’est-ce pas Mister Bush ? Ériger les « droits de l’homme » en nouvelle religion ? Pourquoi pas ? Difficile cependant de la « vendre » aux Autres, tant elle sent l’Occident, d’ailleurs paralysé par les promesses « étatiques » de fabuleux contrats ! Les images de la « société de consommation » que projettent les médias américains sur la terre entière sont la meilleure arme de l’Oncle Sam. Mais elles s’accompagnent, hélas, d’un prosélytisme télé-évangéliste « chrétien » (de bas étage) que des prédicateurs habiles ont rabaissé au niveau de l’affairisme le plus trivial. Si bien que l’on peut se demander si la France n’avait pas pris une longueur d’avance sur tous les autres en séparant, par une loi votée en 1905, l’Église de l’État ! En somme, la meilleure solution n’est-elle pas dans cette séparation ? Que chacun, ou chacune, pratique la religion de son choix, sans aucune intervention de l’État. Un État neutre, qui garantit la liberté pour tous, croyants et non-croyants ! L’idéal, quoi ! (à suivre)

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