samedi, mai 24, 2008

COMMENT VAINCRE DELANOË ?

Peu à peu, la situation se décante. L'homme à abattre sera Bertrand Delanoë. Il est, je l'ai dit, déjà couronné. A nous de voir donc comment on peut mobiliser une majorité qui le repousserait. Deux faits majeurs se sont produits récemment : en 2004, la déferlante socialiste aux régionales, en 2005 la victoire du NON au referendum européen. Or Delanoë, le "parisien", a appelé à voter OUI au referendum où le NON l'a emporté. En effet, les Parisiens ont voté massivement OUI à ce referendum. Ce qui n'a pas empêché la victoire du NON ! Depuis, le sentiment hostile aux fonctionnaires de Bruxelles s'est encore accru dans le pays. Les marins pêcheurs ne sont pas les seuls à exprimer leur ras-le-bol. La hausse du coût de la vie, les atteintes au régime des retraites, la peur du lendemain, le chômage de masse avec ses petits boulots, signifient l'échec des "eurocrates" : cette "construction" européenne, qui devait faire notre bonheur, selon ses promoteurs de 1957, se révèle, au contraire, destructrice de notre bien-être fondé sur des conquêtes sociales qui nous sont "reprises" les unes après les autres. L'euro par là-dessus, est venu convaincre le consommateur que ce ne fut pas une "bonne affaire". Bref, une nouvelle vague "anti-européenne" est en train de "gonfler" à travers le pays. Elle se double d'une montée revendicatrice des Régions face à l'omnipotence parisienne. Ce sont ces deux ressorts qui doivent permettre de propulser une candidature anti-Delanoë en mesure de l'emporter. D'autant que même dans Paris (arrondissements populaires) et en Ile de France (banlieue et grande banlieue) le NON ne fut pas négligeable.
On se souvient que Jacques Chirac, qui était plutôt hostile au Traité de Maastricht fut contraint de l'avaler, sous la pression de la Bourse. Il publia un communiqué de capitulation à la Mairie de Paris en laissant toutefois la liberté de vote aux adhérents du RPR. Bertrand Delanoë, qui n'est pas idiot, va louvoyer et sans doute émettre des "réserves" sur la "construction européenne", mais n'en doutons pas, il restera soumis. Quel est donc le candidat, ou la candidate, capable de rassembler un vote majoritaire contre le candidat "eurocratique" ? Ségolène Royal bien sûr, est sur les rangs. Mais il lui faudra, au second tour, obtenir les voix de Besancenot, le candidat "anti-capitaliste" du premier tour. Un compromis historique s'imposera entre les deux candidats, et celui-ci ne peut se faire que sur le rejet d'une "construction européenne" anti-ouvrière. Ségolène Royal franchira-t-elle le Rubicon ? Osera-t-elle dire NON ? Sera-t-elle plus solide et plus convaincue que Jacques Chirac qui finit par dire OUI ? Nicolas Sarkozy qui prônait la rupture (que souhaite une grande majorité de Français) n'a pas compris que cette rupture ne pouvait se matérialiser que dans une opposition franche et résolue à Bruxelles. D'autant que la Belgique n'existe plus ! Et que le candidat "anti-européen" a la chance d'avoir cet atout majeur : offrir également un avenir aux Flamands et aux Wallons ! La prochaine présidentielle pourrait bien être celle de la véritable rupture !


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