vendredi, mars 21, 2008

MAI 68 L'ANALYSE DE GABRIEL ENKIRI (2)

En vérité, comme je l'ai déjà écrit ici, le mouvement de Mai 68 ne peut se comprendre que si on le resitue dans son contexte international, un contexte dominé à l'époque par le face à face americano-soviétique des années 60. Et, comme le dirait La Palice, avant les années 60, il y a eu les années 50 ! Or, pour moi, et j'ai tout compris... cinquante plus tard (grâce au temps qui fait son oeuvre) c'est dans la décade 50-60 qu'intervient le grand tournant du siècle. J'en fus témoin, et j'en éprouve, rétrospectivement, presque du bonheur, d'avoir vu, de mes yeux vu, lorsque je suis entré en 1955, à la SNECMA, boulevard Kellermann, face au vieux stade Charléty (qu'on va retrouver en Mai 68 !) "la France entrer dans le 20e siècle", car c'est à ce moment très précis que notre pays a quitté le 19e siècle, le terre-plein était inondé de voitures, car les ouvriers venaient maintenant travailler en voiture, comme me le fit remarquer un camarade de l'atelier, et que, d'une manière non fortuite à mon avis, Pierre Mendès France était Président du Conseil.
Staline venait de mourir (mars 1953), les époux Rosenberg étaient électrocutés aux States en juin de la même année, et ce fut là, le grand tournant, le choc dans toute la communauté juive, quelque chose de terrifiant qui rappelait les années passées, terribles, de la 1ère partie du 20e siècle, elle-même inséparable du 19e siècle avec ses pogroms à l'Est de l'Europe, où les Juifs servaient de bouc émissaires. Ce fut le signal dans toute la communauté, et notamment celle de la plus puissante aux États-Unis, d'une mobilisation nécessaire pour assurer la survie de la communauté à la fois en Israël (menacé par le nationalisme arabe nassérien) et aux States où le mac carthysme, un instant endigué pouvait renaître à tout moment- d'où le médiatique procès Eichmann qui se tint à Jérusalem en 1961. C'est de là que date le processus qui va conduire à la disparition de l'URSS, et l'édification de ce que l'on va appeler, bien plus tard, la Shoah.... (à suivre)

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