lundi, avril 02, 2007

DE HORTHY A SARKOZY ?



Pour ceux qui, comme moi, restent indécis, et dans l'expectative, à l'approche du scrutin présidentiel, je livre ces quelques réflexions qui ont trait à l'Histoire récente, et qui peuvent donner quelque piment à une compétition dont la médiocrité semble être le pain quotidien. Entre les présidentiables, le choix s'avère difficile, en raison du flou entretenu sur les « perspectives ». Si la campagne véhicule des banalités, les trois candidats susceptibles d'être élus, en revanche, présentent des qualités intrinsèques qui les rendent « intéressants ». Une femme présidente de la République, c'est quand même une nouveauté, et un « pas en avant » qui n'est pas négligeable, un « mieux » sans doute pour une moitié du pays. Certes, le poids du PS risque d'être un handicap pour Ségolène Royal. Quant à François Bayrou, son mérite tient au fait qu'il révèle combien l'opinion en a assez du vieux clivage droite-gauche, obsolète assurément. Mais il fait trop « homme de la IVe République », trop « bon chic bon genre » avec ses députés centristes des beaux quartiers et des belles régions de France, pour nous donner envie de voter pour lui. Un régime parlementaire avec ses groupes constamment en rivalité provoquant des crises gouvernementales permanentes ? Non merci ! Le pays a besoin, plus que jamais, d'un exécutif stable. Reste Nicolas Sarkozy.

L'homme effectivement inquiète. Comment peut-il, à Neuilly, la « commune » la plus riche de France, sinon d'Europe, avoir pris conscience des difficultés qui assaillent les citoyens ordinaires, comme vous et moi ? A fréquenter les Lagardère, les Bouygues et autres Arnault-Pinaut, tous « milliardaires » mondialisés, et ces gens du « show-bizz » qui s'exhibent à ses côtés dans les salons de « sa » mairie devant les caméras de la télé, bref, ce qu'on appelle la « jet-set », n'est-il pas devenu lui-même un « grand privilégié » à l'instar de son « modèle » Jacques Chirac ? Car, entre les deux hommes, il y a, à coup sûr, une ressemblance certaine ! Chirac aussi n'a jamais couché que dans les palaces du monde entier, ou dans les appartements de la République, ces châteaux mis gracieusement à la disposition de « ceux qui nous servent ». Pourtant, une différence, essentielle à mes yeux, les sépare : l'un a appris à « tâter » le cul des vaches… en Corrèze ! Il a même, « découvert » en 1995 la « fracture sociale » dont souffre le pays. Cela l'a rendu « sensible » à la misère du monde, et d'abord à la nôtre faite de érémistes, de smicards, de SDF, de chômeurs, d'assistés, de mal-soignés, de mal-logés etc. Des millions de Français et d'immigrés abandonnés sur le bord de la route, sans avenir, sans espoir… Tout comme Mitterrand, Chirac est resté impuissant devant une telle calamité. Alors Sarkozy ? Ne vaudrait-il pas mieux le maire de Saint-Denis, plutôt que celui de Neuilly, à la tête du pays ? Bon, me dira-t-on, si Nicolas est élu, le prochain tour viendra vite qui le sanctionnera, ou le reconduira dans ses fonctions… Mais les Français auront-ils la patience d'attendre 2012 ? La France ne va-t-elle pas dérailler avant ? A de nombreux signes, nous voyons bien qu'elle est prête à s'enfiévrer au moindre incident. Ne sommes-nous pas à la merci d'une « bavure » style Gare du Nord ? La violence est au coin de la rue, avec sa logique destructive redoutable, implacable… fatale ?

Un tel climat devrait générer une finale Le Pen-Sarkozy ! Beaucoup, à « gauche », s'abstiendront. Pour les autres, il faudra choisir, malgré tout. J'expliquerai « mon choix » dans un prochain billet…


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