lundi, avril 03, 2006

JEAN-MARC TISSERANT S'EN EST ALLÉ...

Mon cousin, Jean-Marc, est décédé ce samedi 1er avril, des suites d'une "longue maladie" à l'Hôpital Tenon. Opéré il y a quatre ans d'un cancer du colon, je le croyais "sauvé" pour quelque temps. Mais notre dernier déjeuner, début mars, se passa moins bien que d'habitude. Il était déprimé. Son dernier livre, son meilleur livre "Les fils de la Veuve" aux éditions de la Différence (l'éditeur de tous ses livres) avait été salué, dès sa sortie, en septembre 2005, par un très bel article de Patrick Besson dans l'hebdomadaire Marianne sous le titre "L'oeuvre complète de Jean-Marc Tisserant". Oui, c'est vrai : une oeuvre réussie, complète où Jean-Marc avait atteint à la plénitude de son être. Je lui ai dit que j'avais beaucoup aimé son roman, et il en fut heureux. "Je savais que tu l'aimerais" m'a-t-il dit, et je lui ai promis de faire ce que je pouvais, car plus aucun journal ne se fit l'écho de son livre. Pourtant Besson écrivait :"Jean-Marc Tisserant a entrepris, dans ce livre, d'écrire tout ce qu'il a senti, tout ce qu'il a vu, tout ce qu'il a pensé, tout ce qu'il a imaginé - et il y est tout simplement parvenu. Ce qu'on appelle une oeuvre complète". Rentré chez moi, j'ai pris connaissance de la dédicace que Jean-Marc , d'une petite écriture fine, avait apposée sur la page de garde de mon exemplaire, et j'ai alors craint pour sa vie. Il est vrai que la mort se dessinait déjà sur son visage, au point qu'en se quittant, je lui fis promettre d'aller voir son médecin traitant. Mais je m'en veux, je m'en voudrai toujours de l'avoir laissé s'éloigner, sans l'avoir embrassé une dernière fois.
"Pour Gaby - Dans une progressive descente aux enfers, les protagonistes du roman sont confrontés à leurs doubles, clefs de leur vrai visage, comme l'avait vu Gustav Meirink, au risque de "perdre la tête"... affectueusement, Jean-Marc.

2 commentaires:

Hedgehog a dit…

J'apprends, très tard, complètement par hasard, la mort de Jean-Marc Tisserant. Je l'ai rencontré en 1964 ou 1965. La dernière fois que je l'ai vu, ce devait être à la fin des années 1980. En 1980, j'avais donné une petite critique de la Nuit du peyotl à Libération : « Tristes Toxiques ». Je suis très triste. On se parlait, mais on s'est complètement perdu de vue. Je garde un signet de votre page et j'y reviendrai peut-être. DP.

Gabriel Enkiri a dit…

merci pour ces quelques mots. Moi aussi, je suis très triste... GE

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