vendredi, décembre 16, 2011

UNE ÉMOUVANTE LETTRE D'UN FILS DE LOEIZ HERRIEU A GABRIEL ENKIRI (3)



"Mal renseigné sur les idées de Hitler, il a espéré que les Allemands auraient créé une nouvelle Europe et que la Bretagne aurait une place honorable, dans le cadre français, en cette Europe.
Bien sûr il reprochait au gouvernement français d'avoir persécuté la langue bretonne et tout son patrimoine (histoire, traditions). "Ouest-France" d'après guerre était "résistancialiste" à outrance, et refusait tout article élogieux (ou même biographique) sur les Bretons "compromis" considérés comme collabos ! Elle a beaucoup changé depuis 20 ou 30 ans, et fait large place aux affaires bretonnes et même au drapeau Gwen ha Du, qui a valu la mort à des Bretons respectables ! Quel changement ! Pendant la guerre, la majorité du peuple breton était hostile à la langue bretonne, à son histoire, à ses danses, ses costumes, ses bombardes et binious etc. Maintenant c'est le contraire, et nous, les anciens, nous ne nous expliquons pas l'engouement des Bretons pour tout ce qu'ils avaient voulu écraser à jamais !"

Voici les réponses de Meriadec Herrieu rajoutées sous forme de notes sur la page à quelques points précis :
(1) sur le silence de la presse à sa mort : juste un avis de faire-part dans Ouest-France.
Il y a eu quand même de beaux articles dans "La Liberté" (Job Jaffré) et dans O.F. quelques jours (?) après la mort de L.H. En 1953, la mentalité commençait à changer. 
(2)Votre père a-t-il été impliqué dans les mouvements autonomistes "pro-allemands" ?
Les groupes autonomistes n'étaient pas tous "pro-allemands". Certains autonomistes étaient même contre. Ils demandaient une certaine autonomie, tout à fait légitime. Voir Traité d'union de la Bretagne à la France - 1532.
(3) L'assassinat de l'Abbé Perrot  avant la fin de la guerre ?
L'abbé Perrot a été assassiné par un communiste................ L'abbé
Perrot était un saint prêtre, très charitable, anti-nazi, bien sûr !
(4) J'ai connu des gens qui admiraient votre père.
L.H. Écrivain et cultivateur, était regardé comme un personnage "mythique". On le voyait peu, il ne fréquentait que ses amis, spécialement les amoureux de la Bretagne et du breton. On ne le voyait pas au bistrot ni aux fêtes profanes. Son travail de bureau l'absorbait.
                                                              Mériadec Herrieu

                                                                                         (à suivre)

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