samedi, juin 04, 2011

LA CHANCE DE VILLEPIN (2)

Comment Villepin peut-il se singulariser dans ce contexte politique marqué par une débauche d'affaires glauques qui entachent toute la classe politique ? Très remontée contre Sarko, l'opinion souhaite un grand coup de balai, pas seulement un changement de président, mais, semble-t-il, un renouveau qui se matérialiserait dans la vie de tous les jours, dans le quotidien des Français. Un changement, palpable, vérifiable par tous, et qui redonnerait goût à la vie, en ranimant un optimisme qui s'est évanoui depuis que la "construction européenne" s'est dévoyée dans une sorte de noman's land où seuls ceux qui bénéficient d'un "bouclier fiscal" s'épanouissent, tandis que la misère accapare le plus grand nombre voué à un chômage devenu endémique.
Voici que le réveil arabe nous oblige à innover. "La situation n'est plus tenable" dixit Alain Juppé qui a compris qu'il fallait proposer une alternative crédible aux Palestiniens, sous peine de voir la situation nous échapper en explosant dans toute la région, du Maroc au Yemen, provoquant de nouvelles vagues migratoires que l'Europe n'a plus les moyens d'absorber ! Eh oui, Lampedusa, c'est le signal d'alarme, le point limite atteint de part et d'autre - qui annonce des réactions brutales, une guerre civile doublée d'une guerre de religions. Était-ce bien l'objectif des bâtisseurs de l'Europe lorsqu'ils se rassemblèrent... à Rome, en 1957, pour y signer un Traité qui nous promettait une prospérité inégalée ? (Relisez le préambule du Traité européen !). Il est vrai que le contexte géopolitique était fort différent ! L'URSS a disparu, et les deux bloc avec; depuis nos politiciens sont désemparés : l'Est, c'était quand même plus facile à "gérer" que le Sud !
Innover pour reconstruire, tel devrait être le mot d'ordre, des extrêmes aux centres, si je puis dire ! Alain Juppé convoque tout le monde à Paris pour tenter "d'y voir plus clair", remettre la négociation sur les rails avant cette fameuse session de l'ONU en septembre prochain, laquelle accouchera, comme d'hab, d'une souris, ou d'une résolution (?) que Netanyahu s'empressera de jeter au panier ! Alain Juppé a raison, d'autant qu'il n'a pas caché ses ambitions présidentielles au cas où Sarkozy renoncerait, coulé par des sondages désastreux. L'ex-ministre des Affaires étrangères sait parfaitement que ces affaires ne sont plus "étrangères" lorsqu'on compte dans le pays plusieurs millions de musulmans, d'obédiences diverses, et que s'entremêlent le nord et le sud dans les banlieues des grands villes ! (à suivre)

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