jeudi, juin 18, 2009

LE SORT D'AHMADINEJAD ENTRE LES MAINS DES AYATOLLAHS

Il devient de plus en plus évident que les Ayatollahs hésitent entre la marche à suivre. Ahmadinejad n'a pas que des amis de ce côté-là. L'élection a agi comme un révélateur. Le chef suprême, Ali Khamenei, découvre qu'une grande partie du peuple iranien, la plus moderne, celle qui vit dans les villes, et notamment dans la capitale, les étudiants en tête, aspire à plus de liberté, souhaite en somme vivre normalement, et surtout sans la menace nucléaire, car à la différence des autres pays pourvus de la bombe atomique, l'Iran peut, à tout moment, être bombardé par Israël ! La Corée du Nord, elle, ne risque rien, et tout le monde sait que son chef, acculé, ne recherche qu'une chose : l'aide américaine ! Toutes ses menaces et gesticulations ont pour but d'obtenir de l'Oncle Sam l'ouverture de négociations.
En revanche l'Iran est au coeur d'une région d'une importance stratégique exceptionnelle. En outre, le pays est le premier producteur de pétrole du monde ! Lorsque le Docteur Mossadegh, un moderne, nationalisa en 1953 les grandes compagnies, les Anglo-Américains répliquèrent en fomentant un putsch qui le chassa du pouvoir. Aujourd'hui, la situation est différente, l'URSS a disparu et il s'agit, pour les Américains, de reconquérir l'Islam, non par la force qui a échoué, mais par la négociation. Barack Obama veut séduire, ses envoyés spéciaux sont à l'oeuvre dans toute la région, et comme le dit le Président américain : on négociera avec le prochain Président iranien, Ahmadinejad ou Moussavi, peu importe ! Il est même probable qu'il préfèrerait négocier avec Ahmadinejad, celui-ci étant affaibli, irrémédiablement. Avec un Moussavi triomphant, soutenu par les Ayatollahs réconciliés (le chef de l'opposition est un ami du Guide suprême !), la négociation deviendrait inévitable, au grand dam du tandem Netanyahu-Lieberman, avec à la clef la création d'un État palestinien ! A Washington, Lieberman vient de réaffirmer l'opposition de son gouvernement à la décolonisation en "Judée-Samarie" (sic). Il est certain que celui-là répète le matin en se rasant :" Pourvu qu'Ahmadinejad tienne le coup ! C'est notre dernier argument !" Voilà pourquoi en Iran les Ayatollahs se tâtent : le moment n'est-il pas venu d'assurer une succession "paisible et régulière" qui aurait, en outre, le mérite de les rendre populaires dans toutes les couches de la population, y compris celles des villes, notamment parmi les étudiants ?
On connaîtra bientôt la réponse que les Ayatollahs apporteront à cette question, une réponse qui aura des répercussions immédiates dans tout le Proche-Orient ! Et d'abord en Palestine où tous les habitants se désespèrent. Le jeu d'échecs n'a-t-il pas été inventé... en Iran ?

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