jeudi, avril 10, 2008

ENCORE UN EFFORT PATRICK ROTMAN ! (1)

Je n'ai pas regardé le film de Patrick Rotman sur Mai 68. Trop classique, trop conventionnel, même si, d'après ce que j'ai lu, il a choisi, à juste titre, d'internationaliser le mouvement. Il n'en sort rien, qu'une succession d'images "mondialisées", sans donner la moindre explication. Pourtant, il a tout pour "comprendre" et donner un sens à l'histoire de ce 20e siècle. N'était-il pas, à la Fac, un jeune trotskiste (ashkénaze) membre du groupuscule "kriviniste", en 1968 ? Ses parents n'ont-ils pas été de parfaits résistants, membres du parti communiste (le plus stalinien du monde) ? Bref, nous avons là, ce que j'appelle les "rejetons" de la génération "Kriegel", cette chère Annie qui jouait les "Anna Pauker" à Paris à la Libération, auprès de Maurice et de Jeannette, et ensuite, excluant à tour de bras les "oppositionnels"... avant de rallier Israël, en criant "Israël vaincra" ! Voilà qui devrait donner à Patrick Rotman, un jour, envie de nous raconter une "autre histoire", plus vraisemblable, plus crédible... Je vais essayer de le mettre sur la bonne voie...
Une certitude désormais : Mai 68 est venu des States, des campus universitaires luttant contre la guerre du Viet-Nam. Ce mouvement n'a donc rien de "révolutionnaire". Jamais il n'a été question, aux États-Unis, de "lutter contre le capitalisme" ou de "renverser" le régime américain, pour y substituer un "régime socialiste" ! Si le mouvement n'était pas révolutionnaire, s'il n'avait pas à sa tête un "parti révolutionnaire", qu'était-ce donc ? Qui l'animait et l'impulsait ? Lorsqu'on connaît le nationalisme et le patriotisme des Américains (on le voit aujourd'hui encore à propos de l'Irak où l'armée des "boys" est intouchable) on se doute qu'il en allait de même pour le Viet-Nam, d'autant que là-bas les "boys" luttaient contre le "communisme" ! Qui donc pouvait déclencher un formidable mouvement "anti-guerre du Viet-Nam" sur le sol américain ? Pour le découvrir, il faut naturellement, comme l'a fait Patrick Rotman, donner au mouvement sa dimension internationale... et revenir à Israël qui vient de remporter une victoire triomphale sur les armées arabes (juin 1967) et Nasser, ce champion du nationalisme arabe qui rêvait, de l'autre côté du canal de Suez, d'en "finir avec l'État sioniste" ! (à suivre)

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