mercredi, août 08, 2007

LE XXe SIÈCLE COMMENCE DANS LE DÉLIRE ! (3)

Ce qui rend "incompréhensible" ces événements tragiques qui ensanglantèrent l'Europe en plein 20e siècle, c'est, à mon avis, le poids du "communisme" qui a faussé, occulté le "sens de l'histoire". Nous n'en sommes pas encore complètement débarrassés, surtout en France, où l'Affaire Dreyfus a engendré ce fameux "parti des intellectuels" naturellement pro-sémite, ou pro-juif. Appuyé et soutenu par l'Angleterre (comme cette même Angleterre soutînt et finança en 1789 quasiment tous les révolutionnaires français) ce parti à tonalité franc-maçonnique devint vite majoritaire dans les médias de l'époque (édition, presse, enseignement). A l'instar de Louis Hachette qui avait découvert, quelque temps plus tôt, lors d'une Exposition Universelle à Londres l'extraordinaire vitalité économique de nos voisins d'outre-manche qui l'incita à importer, avec l'aide de la famille Rothschild, les chemins de fer.... et ces fameuses "bibliothèques de gares" où la Comtesse de Ségur devait s'illustrer au fil des ans.
Je ne sais comment mon père, alors âgé de vingt ans, arriva en 1900, chez ce Monsieur Crié qui n'était pas n'importe qui. Directeur des "transports parisiens", ce notable, originaire du Mans, était franc-maçon. Dans cette période où se pointait le Nouveau Siècle, ce XXe qui devait bouleverser le monde, la révolution transformait la Société de fond en comble. En France, surtout à Paris, c'était spectaculaire : tout apparaissait en même temps ! Monsieur Crié était à la tête, Avenue de Versailles, d'une Société de transports, l'ancêtre de la RATP , où le cheval régnait encore sur la chaussée, mais plus pour longtemps ! (M. Crié se rendait le soir au théâtre en calèche!). Le tramway s'implantait dans les grandes villes, et à Paris, la première ligne de métro (Vincennes-Neuilly) était inaugurée en 1900... La voiture commençait à envahir les rues, et j'imagine que ce Monsieur Crié, originaire du Mans, participa au développement de l'Automobile-Club du Mans, l'un des plus vieux clubs automobiles, qui créa les "24 heures" ! L'avion, la radio, le cinéma, le télégraphe etc. entrèrent dans la vie des Parisiens, et transformèrent la Capitale, coupant quasiment le pays en deux : Paris... et la province ! Pour un jeune homme arrivant de Saint-Jean-d'Acre, cultivé et poursuivant ses études, on se doute que la découverte de ce nouveau monde avait quelque chose de fascinant. L'Empire ottoman, d'où il venait, devait lui apparaître comme un ancien monde en train d'agoniser. Qu'allait-il devenir face à ces grandes puissances européennes qui le convoitaient ? La Syrie, le Liban, la Palestine devaient poursuivre leur émancipation entre la Turquie et l'Egypte. Aussi, est-ce tout naturellement que M. Crié recommanda à ce jeune homme d'adhérer à la franc-maçonnerie. "Là, lui dit-il, vous rencontrerez tous ceux qui comptent, vous ne perdrez pas votre temps". Pour un jeune maronite, un tel engagement dut faire problème. A Saint-Jean d'Acre, le père accueillait les pèlerins qui se rendaient en "Terre sainte", et sans doute est-ce un ordre religieux (les Franciscains qui avaient alors un Centre à Gentilly, en région parisenne) qui l'avait acheminé vers la France. Toutefois, au Proche-Orient, la franc-maçonnerie était également très active, bien de grands noms de la vie politique en étaient membres. Il devait le savoir. Monsieur Crié également. On ne dira jamais assez combien la franc-maçonnerie activa l'histoire de France (et celle d'Europe) à ce moment-là puisque son action conduisit en 1904 et 1905 à la signature de "l'Entente cordiale" entre Paris et Londres et à la séparation de l'Eglise et de l'Etat en France ! (à suivre)



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