jeudi, mars 15, 2007

BAYROU N'EST PLUS "CENTRISTE" !

Lorsqu'on sait que le "centrisme" est une survivance de la "démocratie chrétienne" et du parti "radical" du sud-ouest (du grand MRP de l'après-guerre, réduit au CDS de Méhaignerie, et du PRG du pharmacien Fabre !) que les notables "centristes" sont de la bonne bourgeoisie provinciale (à Paris vous avez 2 députés centristes dans... le 16e arrondissement !, le plus bourgeois de la capitale), que le pays se déchristianise à une vitesse grand V, que les Français vivent désormais à 90% dans les villes et leurs banlieues, comment croire que le pays soit en train de devenir "centriste" ? On a vu hier Bayrou se faire applaudir... à Saint-Denis, dans le neuf trois !, par des immigrés ou enfants d'immigrés : sonnt-ils devenus "centristes" ? Non, bien sûr. En réalité, Bayrou fait sa laine sur le dos des deux candidats de tête : Sarko fait l'objet d'un rejet dans le pays (y compris dans les banlieues) et Ségolène suscite un scepticisme chez de nombreuses personnes qui ne s'habituent pas à "voir" une femme dans le rôle d'un "président de la république" ! Voilà ce qui explique, à mon avis, l'irruption de Bayrou dans le peloton de tête. C'est grave pour les deux favoris : il leur faut séduire, convaincre, alors que Bayrou, lui, n'a qu'à se laisser porter par la vague. En moins de 40 jours Ségolène et Nicolas vont devoir s'adresser aux électeurs-trices (les femmes vont plus que jamais jouer un rôle probablement décisif) pour retourner une situation qui leur échappe. Pour Ségolène, cela veut dire faire le plein des voix de gauche (comme Jospin en 1995 avec ses 23% au 1er tour), pour Nicolas ratisser le plus large possible dans l'électorat populaire. Ce qu'il a commencé de faire en remettant en cause l'euro (cause de vie chère et de stagnation économique) . Et là, il touche l'électorat qui fait ses courses au marché du coin, ou qui chaque jour va chez le boulanger, et qui en revient convaincu que l'euro est bien un facteur de "vie chère". Le caddy et le porte-monnaie ne trompent pas la ménagère ! Pour Bayrou, incontestablement le plus "européen" de la bande des 4, et qui s'en est vanté lors du referendum ("je suis le seul vrai européen parce que je suis le seul à être partisan d'une fédération !") ce terrain-là est miné ! Les Français n'ont-ils pas voté NON en majorité ? A coup sûr, si Bayrou veut l'emporter, il va devoir là aussi cesser d'être "centriste" !

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