mardi, septembre 27, 2005

La "perfide" Albion à l'oeuvre... (3)

Devant la défaite française (en 1870) et le triomphe de l'Allemagne, l'Angleterre a du mal à comprendre que désormais ça n'est plus la France qui la menace, mais l'Allemagne. Elle va hésiter, on l'a vu, jusqu'en 1898 (Amiral Tirpitz, voyage de Guillaume II, avec Herzl, en Palestine, et sécession des Boers en Afrique, soutenus par l'Allemagne). C'est l'Affaire Dreyfus qui va la faire réagir. Avec consternation, elle voit que cette étrange affaire rassemble tous les juifs autour de l'Allemagne qui vivent une véritable lune de miel. Elle va mettre tout son génie en action pour enserrer l'Allemagne entre la France et la Russie (ça lui sera facile : elle "promet" de soutenir la France concernant l'Alsace-Lorraine) et comme la France est l'alliée de la Russie, elle fait d'une pierre deux coups.
En Méditerranée, elle fait accord avec la France sur le dos du Maroc et de l'Egypte (base de l'"entente cordiale" de 1904) au grand dam de Guillaume II qui proteste, et débarque à Tanger. On est déjà à deux doigts de la guerre. En effet, les juifs sont très nombreux au Maroc et en Algérie. Prévoyant l'offensive allemande de ce côté-là, Adolphe Crémieux a fait obtenir, dès 1871, la nationalité française aux juifs d'Algérie, et d'une manière générale facilite l'accès à la nationalité française à tous les Juifs du Maghreb et de l'Empire ottoman. Guillaume II est furieux et s'empresse d'accorder son appui au projet "sioniste" : transférer les "petits juifs de l'Est" en Palestine où verrait le jour, selon Herzl, un protectorat "judéo-allemand". Allié du Sultan de Constantinople, "formateur" de l'Armée turque (les militaires "jeunes-turcs" lui sont favorables) Guillaume II pense que le "rapport des forces" en cas de conflit lui sera favorable.
On connait la suite : les Empires centraux, avec Guillaume II et François-Joseph sont vainqueurs en 1916, ils reçoivent en Pologne les rabbins et accordent aux Juifs une "autonomie administrative" (revendication du parti juif - le Bund). C'est alors que l'Angleterre parvient avec C. Weizmann à "retouner" les Juifs (lettre adressée à Rothschild et publiée le 2 novembre 1917) : en quelque mois quatre Empires s'effondrent comme des châteaux de cartes ! Quatre Empires où vivent d'importantes communautés juives...
Ce qui est sûr, c'est que la "promesse d'un foyer national" en Palestine ne suffisait pas pour "convaincre" les Juifs de changer de camp ! Derrière l'Angleterre, il y avait... l'Amérique (le Président Wilson était partie prenante dans l'accord négocié). Déjà le "rêve américain" avait provoqué des émigrations en Europe vers les States, tout au long du 19e siècle, et l'émigration est devenue massive, y compris chez les Juifs de l'Est, à la fin du siècle. En réalité, les Juifs de l'Est rêvaient de passer à l'Ouest où le capitalisme leur tendait les bras !
Mais l'effondrement du tzarisme a tout changé, et incité nombre de Juifs à tenter leur chance... en Europe, et d'abord en Russie où ils allaient pouvoir construire un régime "socialiste" où ils seraient comme poissons dans l'eau (à suivre).

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