mardi, août 16, 2005

Mes deux rencontres avec Paul-Pierre Méouchi !

Une fois j'avais entendu ma mère, en Bretagne, dire que les "Méouchi" étaient peut-être des parents. Sans doute l'avait-elle entendu de la bouche de mon père. Je n'y pensais plus puis, en 1965, le Patriarche venant à Paris inaugurer le foyer franco-libanais de la rue d'Ulm, et étant en pleine recherche paternelle (je n'ai pas connu mon père), j'ai demandé audience au Patriarche, à l'Hôtel Crillon, Place de la Concorde. Il y recevait les Ambassadeurs et les personnalités de la capitale, et j'avais réussi à obtenir une audience en m'adressant tout simplement à Jean de Miribel, un prêtre-ouvrier, cousin d'Elisabeth de Miribel ("celle qui avait tapé l'Appel du 18 Juin à Londres sur une vieille machine à écrire" - ceux que ça intéresse peuvent lire mon auto-interview sur le site tatamis info) qui avait, lui aussi, de nombreuses relations dans tous les milieux. Et c'est ainsi que je fus reçu à l'Hôtel Crillon, entre deux Ambassadeurs, et cela me rappela Dublin quand de Gaulle m'accorda une audience, en 1950, également entre deux Ambassadeurs !, au Shelbourne hôtel où je travaillais comme réceptionniste (voir auto-interview). Le Patriarche était de haute taille, et avec sa longue barbe (voir photo), et dans sa robe de cardinal (il venait d'être nommé cardinal par Paul VI) j'eus l'impression de voir descendre de la Montagne l'un de mes ancêtres au sens strict du terme - car, effectivement, il me le confirma : nous étions parents ! "Je le tiens de ma grand-mère, me dit-il, et croyez moi, cher jeune parent, ma grand-mère ne racontait pas d'histoires ! Elle connaissait absolument tout de la famille, et, elle me l'a raconté un jour : les Enkiri sont des Méouchi qui ont quitté la montagne - le djebel méouch - probablement au 18e siècle, peut-être même avant !, pour s'installer en Terre Sainte, près de Saint-Jean-d'Acre, à An Nachoura très exactement. D'où ce nom d'Enkiri, voyez-vous, pour les distinguer des Méouchi restés dans la montagne, on vous appela "ceux d'An Nachoura", ce qui a fait An Nachoury, et puis les Pères ont achevé la transformation sur leurs registres en "Enkiri". Voilà, fit-il en levant les bras, et en m'embrassant "pourquoi j'ai un parent breton" ! Il en était si étonné, que lorsque je le revis à Beyrouth en 1970, il ne put s'empêcher de me raconter à nouveau cette histoire, en s'écriant cette fois :" Comme je suis heureux d'accueillir mes parents bretons (ma compagne était du voyage) dans notre cher Liban !".

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