Sur ce, Auguste Lecoeur, le secrétaire à l'Organisation, est destitué puis exclu du Parti pour des raisons mystérieuses (?). En réalité, Maurice Thorez, malade, est parti se faire soigner en URSS en 1950. Il reviendra, très affaibli, en 1953. Durant son absence, dauphin désigné ou auto-proclamé, maître de l'Appareil, Lecoeur sent venu le temps de la revanche. Depuis la fin de la guerre deux fractions s'opposent pour le contrôle du parti : les moscovites, autour de Thorez-Vermersch, réfugiés à Moscou pendant la guerre, et les résistants, dont Lecoeur, l'initiateur de la grande grève des mineurs dans le Nord sous l'Occupation. On imagine que le clan inféodé au Kremlin éliminait un dangereux concurrent. Déjà, en 1952-53, ils avaient fait tomber le groupe Marty-Tillon. Le premier était auréolé d'une gloire acquise par son action dans la lutte des marins de la mer Noire en 1919, élu député après la Libération dans le 13e arrondissement de Paris, et Charles Tillon, un Breton !, ancien Ministre de l'Air sous de Gaulle en 1945, supervisant à ce titre les usines de la SNECMA où l'on n'avait pas oublié ses grands discours prononcés dans le hall qu'il commençait toujours par "Ah! comme j'aime sentir cette bonne odeur d'huile brûlée" ! En 1955, un autre Breton, Pierre Hervé, rédacteur en chef de l'Humanité, était exclu du parti... Comme on le voit, j'avais donné mon adhésion à un Parti qui était en train de se vider de son sang...
C'est en 1954 que j'ai découvert à la fois le phénomène juif au sein du Parti, et... l'intégration de la "classe ouvrière" dans la société de consommation. (à suivre)
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