dimanche, juillet 29, 2007

DE MITTERRAND A VILLEPIN

En 1959, le faux attentat de l'Observatoire fut manigancé pour abattre François Mitterrand. Quelques jours plus tard, Le Monde décréta que l'instigateur de cet attentat bidon, en l'occurence Mitterrand, était politiquement mort. Dominique de Villepin devrait donc être rassuré : en politique, on n'est jamais mort, et il y a des résurrections sublimes qui vous ouvrent les portes de l'Elysée ! Le député de l'Hérault, Jean-Pierre Grand, brillamment réélu lors du dernier scrutin, lui offre son siège de député. Qu'il en soit ici félicité ! On a assez reproché à Dominique de Villepin de n'avoir jamais été élu : voici l'occasion de commencer une formidable campagne électorale, car le siège de député dans l'Hérault ne serait qu'un début. Villepin n'est-il pas taillé pour être un candidat "en réserve de la République" ? Pour 2012 sans doute. Mais qui sait ce qui va se passer dans les tout prochains mois ? Un vent (mauvais) peut se lever dans le pays, Nicolas Sarkozy semble avoir mis la charrue avant les boeufs, son "image" dans les banlieues reste négative, et ça n'est pas son récent voyage en Afrique qui va l'améliorer. Quant au PS, il ne sera pas avant longtemps en état de proposer une alternative crédible. Dominique de Villepin, lui, est prêt. S'il pense avoir un destin, il ne lui reste plus qu'à remercier Jean-Pierre Grand !

samedi, juillet 28, 2007

KOUCHNER AU LIBAN : TU CAUSES, TU CAUSES !

Il faut l'admettre : Nicolas Sarkozy s'y prend très mal ! Sans doute n'a-t-il aucune expérience en matière étrangère. Il ne connaît pas l'Afrique, encore moins le Proche-Orient. On sent qu'il "découvre", et qu'il va devoir corriger. Saura-t-il le faire ? Et vite ? Au Liban, il n'a toujours pas compris que c'est Washington qui décide, Kouchner ne fait pas le poids, il n'a aucun atout maître dans son jeu. Tout le monde sait, à commencer par Téhéran et Damas, qu'il fait de la figuration, que le scénariste et le metteur en scène est américain. Sarkozy là encore est piégé par son "américanophilie". Qu'il s'inspire donc de de Gaulle, qui n'était pas anti-américain, mais qui avait compris que la France, pour se faire entendre, devait mener une politique autonome, différente de la politique américaine. D'autant qu'aujourd'hui les USA sont confrontés à l'Asie, avec une Chine qui devient encore plus obsessionnelle que le Japon ! Ce qui n'est pas peu dire : jusque dans leur assiette, les Américains broient du jaune, épouvantés par la montée en puissance de l'Empire du Milieu ! Sarkozy doit comprendre que nous ne sommes plus au temps de l'alliance atlantique, que l'URSS a disparu, que l'Allemagne revient en force, bref que la mondialisation nous impose de réévaluer les enjeux à l'échelle de la planète. Et c'est sans doute ce que Hubert Védrine lui recommandera de faire. Qu'il commence donc par le Liban - s'il veut que la France y joue un rôle décisif dans le rétablissement de la paix dans la région !

SARKOZY PIÉGÉ PAR SES "PROMESSES" ÉLECTORALES

Pour l'emporter en mai dernier, Sarkozy devait pomper des voix du côté de Le Pen. D'où un lepénisme affiché sans complexe : sur l'immigration, l'Afrique, les syndicats, le "service minimum" etc. En outre, pour affirmer une "rupture" avec son prédécesseur, il répétait "moi, je tiendrai mes promesses". Et il les tient ! Mais en Afrique, sa "rupture" passe mal. Pire : découvrant que la négociation avec Khadafi achoppe sur la libération des infirmières bulgares, il s'y implique totalement au point d'utiliser sa femme dans la phase "finale". Khadafi, qui négocie avec l'Union Européenne, comprend qu'en traitant directement avec l'Elysée, il va pouvoir obtenir le plus qu'on lui refuse : cette centrale nucléaire (à usage civil) que le président de la commission, JM Barroso, ne peut lui donner. Le marché est clair : si vous voulez que les infirmières et le médecin palestinien montent dans votre avion à destination de Sofia, donnez-moi la centrale ! Voilà pourquoi Sarkozy se laissa aller à dire, dans la nuit, "c'est dur"! Et là, sans consulter les Allemands, nos partenaires privilégiés en Europe, en particulier dans Areva, cette entreprise qui construit les centrales nucléaires, Sarkozy, assuré de réussir là où les autres ont échoué, satisfait la demande du dictateur ! C'est gagné, mais quels dégâts en Europe et en Allemagne ! Les partenaires allemands ne sont-ils pas en droit de remettre en cause cet accord auquel ils ne sont pas partie prenante ? Et le ministre des Affaires étrangères, Kouchner, a-t-il été consulté ? Ou bien l'a-t-on mis devant le fait accompli ? On comprend que l'opposition demande son audition devant la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée !
Certains diront que l'essentiel était de libérer les infirmières bulgares... D'autres, comme moi, n'ont pas fini de s'interroger : l'Afrique orientale est devenue un champ de bataille où Khadafi avance ses pions. Pour son propre compte certes, mais ne peut-on également y voir la main de l'Oncle Sam ?

dimanche, juillet 22, 2007

DE PLOUGASTEL A SAINT-DENIS

Dans Ouest-France, Didier Pillet interroge Ronan le Coadic qui vient de publier un ouvrage collectif ("de Plougastel à Okinawa") consacré à l'identité bretonne. L'une de ses réflexions, presque une sentence, devrait soulever un (vif) débat en Bretagne... et ailleurs. "Les Bretons sont créatifs, dit-il, sur le plan culturel, pas en politique. En Europe et dans le monde les sociétés les plus dynamiques sont celles où la politique, l'économique et le culturel agissent de concert". Au moment où la Bretagne se donne aux "socialistes", cela devrait, me semble-t-il, interpeller le président de la Région, Jean-Yves le Drian et les enseignants qui forment l'essentiel des bataillons de la gauche en Bretagne. A Lorient justement, Jean-Pierre Pichard, à la tête du Festival Interceltique, qu'il a voulu "mondialiser", a esquissé un début de réponse en évitant l'étouffement régionaliste.
S'il y a bien un lieu aujourd'hui où "la culture, l'économique et le politique" se complètent pour fonder un futur, c'est bien la Seine-Saint-Denis, ce "neuf-trois" implanté sur les flancs de la capitale. Hier "bretonnant", le 93 arbore désormais les couleurs de la francophonie. Une chance pour Paris sans aucun doute, mais la Bretagne elle-même ne pourrait-elle pas y gagner des couleurs ? A nous tous d'y réfléchir. Je nourris, à ce propos, quelques projets, notamment... une grande course cycliste reliant Saint-Denis à Lorient qui deviendrait vite l'une des épreuves reines du COP au Stade de France !

samedi, juillet 21, 2007

VERS UNE ÉPREUVE DE FORCE A LA RENTRÉE ?

Selon le dernier sondage paru dans le JDD, François Fillon perd 5 points d'un coup, et ce, en plein été ! Il faut reconnaître que nous avons un étrange Premier Ministre. Il ne cesse de nous répéter qu'il ne fait qu'UN avec le Président de la République, qu'il est quasiment son double, en précisant qu'il est plutôt favorable à la suppression du poste de Premier Ministre... mais, dans le même temps, il joue les provocateurs en annonçant qu'il veut étendre le "service minimum" à l'Education Nationale et, pourquoi pas, à toute la fonction publique ! Comprenne qui pourra : parle-t-il en tant que Premier Ministre ou bien en "double" du Président de la République ? C'est probablement Nicolas Sarkozy qui tranchera, mais alors la tête de Fillon pourrait bien tomber ! L'intervention d'Henri Guaino dans Le Monde de ce jour sonne comme un avertissement puisque, selon lui, "il n'est pas question d'étendre le service minimum à l'Education Nationale" ! Les Ministres directement concernés, Bertrand et Darcos, semblent être de son avis. Les syndicats boivent du petit lait : il pourrait bien y avoir du monde sur le pont à la rentrée.

vendredi, juillet 20, 2007

LE GRAND PARIS ENTRE HUCHON ET SARKOZY

Le conseil de Paris, avec Bertrand Delanoë, s'est rallié au "schéma directeur de la région Ile-de-France" (SDRIF) défendu par Paul Huchon, président de la Région. Nicolas Sarkozy, François Fillon et Roger Karoutchi(président de l'UMP régionale) ayant affirmé leur opposition, les hostilités sont ouvertes. L'enjeu est considérable puisqu'il s'agit du "Grand Paris" que tout le monde semble vouloir bâtir. La capitale a toujours été coupée en deux, mais elle l'est plus que jamais : à l'Est le parisien lambda, à l'Ouest le "bourgeois", d'un côté Saint-Denis avec ses immigrés, de l'autre la Défense avec son Neuilly huppé. Une véritable opposition sociologique qui inspira probablement le baron Haussmann, après la révolution de 1848 et son ralliement à Napoléon III, lorsqu'il entreprit d'apaiser la capitale en l'aérant par de grandes artères propices aux stratégies répressives des forces chargées de faire respecter l'ordre. Il s'agit aujourd'hui d'intégrer la banlieue venue d'outre-mer (et non plus des provinces de l'hexagone comme ce fut le cas tout au long du XXe siècle). Le défi est plus risqué... car il s'inscrit, là comme ailleurs, dans le processus de la "mondialisation" de la planète... L'imagination doit prendre le pouvoir !

dimanche, juillet 15, 2007

LA CELLE-SAINT-CLOUD : UN BON PROLOGUE ?

La contradiction saute aux yeux : la diplomatie française a invité à la Celle-Saint-Cloud tous les représentants élus du peuple libanais, y compris le hezbollah, organisation jugée "terroriste" par le Département d'Etat US. "Nous les avons invités, explique Bernard Kouchner, parce qu'ils sont représentés au Parlement". Tout à côté, le hamas qui a remporté les élections en Palestine, élections qui se sont déroulées sous contrôle international, a été "inscrit sur la liste des organisations terroristes" par le même Département d'Etat, et les Européens ont suivi. Le premier Ministre du hamas, I. Hanyeh, pourtant désigné par le Président Mahmoud Abbas, du Fatah, a donc été proscrit. Résultat : une guerre civile a éclaté entre les deux fractions, plongeant la Palestine dans une situation infernale.
Quelle leçon en tirer ? Que la France et l'Europe, dans l'intérêt des peuples de la région, doivent conduire leur propre politique sans s'aligner sur Washington où le locataire en sursis est aux abois. La Celle-Saint-Cloud pourrait bien être, ce que l'on appelle, un "bon prologue"...

samedi, juillet 14, 2007

D'ÉPINAL A ÉPINAL

En septembre 1946, de Gaulle à Épinal prononçait le discours fondateur de la Ve République. Je m'en souviens, comme si c'était hier ! Nous étions encore sous le coup de sa démission du début de l'année, et ce discours nous redonnait espoir. J'avais 14 ans, et nous avions vécu sous la Résistance face à l'Occupation. L'année suivante, en 1947, je donnais mon adhésion, avec mon frère, ma mère, ma tante, au Rassemblement du Peuple Français créé par le Général. Avec quelle joie je vendis, de porte en porte, le premier numéro du Rassemblement - à Hennebont jusqu'à Lochrist ! J'en ai vendu des centaines, car en ce temps-là, toutes les portes des maisons, ouvrières comme bourgeoises, s'ouvraient, à l'exception des responsables du PC, de la SFIO... et des pétainistes ! Ce fut le début d'une bataille... qui fut perdue en juin 1951, les "partis" de la IVe République ayant trouvé le moyen avec les "apparentements" de faire barrage au Général.
Nicolas Sarkozy, en se rendant à Épinal, a clairement situé son action dans le prolongement de cette Renaissance. Je suis rassuré, je l'avoue, car je craignais, compte tenu de son "atlantisme" affiché, de ses sympathies "israélo-américaines" qu'il allait, tout comme Tony Blair, devenir le caniche du foldingue de Washington. Il ne peut plus le devenir, d'autant que le foldingue en question sera bientôt destitué, et devra rendre des comptes devant le peuple américain.
A nous de jouer !

samedi, juillet 07, 2007

LES MUNICIPALES ET LE GRAND PARIS

Nicolas Sarkozy a programmé la refonte de Paris et de sa banlieue. Roger Karoutchi, le président de l'UMP en Ile-de-France, l'annonce officiellement dans le JDD de ce jour. Le "schéma directeur" (SDRIF) est en discussion. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, prépare son dossier. Le Président de Région, Jean-Paul Huchon, dénonce une tentative de "reprise en main" par le pouvoir à la veille des municipales. La candidate de l'UMP à la mairie de Paris, Mme de Panafieu, est de plus en plus contestée à droite. Il est vrai que, dans une capitale coupée en deux - Est-Ouest- son profil creuse un clivage qu'il s'agit, précisément, d'atténuer dans un grand Paris alliant le Centre à la Périphérie. D'autres prétendants montrent le bout de leur nez, tel Jean-Louis Borloo, incontestablement le plus apte, semble-t-il, à rassembler un électorat parisien sensible au "modem" de François Bayrou...

J'ai accordé au site RJLiban de Naji Farah une interview qui sera publiée au début de la semaine, dans laquelle je motive mon "quintuple projet" concernant la Seine-Saint-Denis et la Capitale. Un projet qui prend son essor au Stade de France...

mercredi, juillet 04, 2007

POURQUOI SARKOZY-FILLON S'OBSTINENT-ILS DANS L'ERREUR ?

Comme si on avait voté Sarkozy pour que soit mis en place, durant cet été pourri, un "service minimum" dans les transports ! C'est incompréhensible : nous avons vécu (et survécu) durant des décennies avec des grèves à la SNCF ou à la RATP, plus d'ailleurs à la SNCF qu'à la RATP. Même chose à Air France dont les grèves pénalisent plutôt les touristes. La règlementation de la grève relève d'une négociation entre les employeurs et les syndicats, sous l'égide du ministère des transports. Elle concerne le gouvernement. Celui-ci doit prendre son temps. Le comble dans cette affaire, c'est qu'en voulant commencer par là, le "passage en force" n'aboutisse... qu'à déclencher une grève ! Ce que les gens attendent, et c'est pourquoi ils ont, en majorité,voté Sarkozy, c'est la relance d'une économie faiblarde. Tout le monde sait que c'est le seul moyen de faire reculer le chômage, et de remplir les caisses qui sont vides. Relancer l'économie, tel devrait être l'objectif prioritaire, auquel tout doit être subordonné. Lorsque ses effets se feront sentir, alors il sera possible de s'occuper d'un "service minimum" dans les transports ! Pour obtenir l'adhésion des salariés, il faut que leur situation s'améliore. Pourquoi débuter son quinquennat en ouvrant un conflit avec le monde du travail ? Quelle drôle d'idée !

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