Lancement de l'association « Francophonia Liban – Le français en partage » au palais du Luxembourg, à Paris
11/11/2011
Les participants à l'écoute d'un concert de chants lyriques peu avant la clôture de la cérémonie. -
Francophonie L'inauguration de l'association Francophonia Liban s'est déroulée dans la salle Monnerville du palais du Luxembourg, dans une atmosphère conviviale et culturelle.
Christiane Kammermann, sénatrice représentante des Français établis à l'étranger, a dit dans son mot d'introduction son attachement au Liban, où elle se rend très souvent, et à la francophonie, et a assuré de son soutien auprès des services du Sénat. Elle a lu la lettre adressée à l'assistance par Denis Pietton, ambassadeur de France au Liban, dans laquelle il fait part de sa détermination, en collaboration avec l'Institut français du Liban, à encourager et soutenir les actions que l'association mène sur le terrain pour le développement d'une francophonie ouverte et dynamique, tournée vers l'avenir et respectueuse de la tradition pluriculturelle de ce pays.
Une lettre de l'ambassadeur du Liban, Boutros Assaker, a été lue par Abdallah Naaman, conseiller culturel près l'ambassade. M. Assaker a rappelé le profond ancrage de la francophonie au Liban bien avant le mandat. Les relations d'amitié entre la France et le Liban, qui ne se sont jamais démenties, ont été particulièrement étroites et chaleureuses pendant les mandats présidentiels de deux personnalités hors du commun, les deux « Charles », Charles de Gaulle pour la France, Charles Hélou pour le Liban.
La société civile
Clotilde de Fouchécour, présidente de Francophonia Liban, avec l'aide d'une des deux vice-présidents, Randa Samuel-Barrage, a présenté l'association, qui est le résultat d'un triple constat : l'État français ne peut, seul, assurer la pérennité du français au Liban, les sociétés civiles française et libanaise doivent s'impliquer. Certes, c'est déjà le cas, mais il semblait important qu'une association manifeste cet engagement. D'autre part, si le français reste largement enseigné au Liban, il est de moins en moins pratiqué. Faute d'un environnement francophone suffisant, il est menacé d'asphyxie. Le pari de l'association est que la mondialisation, par les facilités de communication qu'elle offre, peut compenser au moins en partie ce manque. Enfin, le français est devenu aujourd'hui au Liban un moyen de promotion sociale puisque la France est le premier pays d'accueil pour les étudiants libanais du fait du moindre coût des études supérieures. L'association s'inscrit dans cette optique en insistant sur la gratuité de sa démarche et le bénévolat.
Mme de Fouchécour a ensuite rappelé l'historique de cette jeune association qui a juste un an et les principales activités menées en 2010-2011 : accueil de professeurs libanais et d'un chef d'établissement au sein d'établissements scolaires français, envoi de huit étudiants bénévoles pour l'animation en français d'une école d'été ; voyage de chefs d'établissement français en coordination avec le service de coopération de l'ambassade de France au Liban pour la mise en place de partenariats pédagogiques et de jumelages interscolaires ;
premiers départs de bénévoles et stagiaires francophones pour des périodes allant de deux mois à un an ; fourniture de livres, DVD et matériel pédagogique. Les perspectives pour 2012 sont tout aussi variées et dynamiques.
Un mode de vie
L'assistance a particulièrement apprécié le récital de textes poétiques et de poésies de Nadia Tuéni, Andrée Chédid, Salah Stétié et Amin Maalouf, donné par Édith Vernes-Karaoglan, comédienne.
Antoine Sfeir, rédacteur en chef des Cahiers de L'Orient et parrain de Francophonia Liban, a prononcé une allocution très remarquée sur le thème « La francophonie au Liban : héritage et défis ». Il a insisté sur le fait que la francophonie n'est pas simplement une langue, mais un mode de vie. Ainsi, la francophonie a inventé la notion de laïcité, terme intraduisible dans les autres langues pour ce qu'il signifie : non seulement la liberté de religion et de conscience, mais aussi la citoyenneté et le refus du communautarisme. Pour ces raisons, l'enseignement du français reste plus que jamais nécessaire au Liban et doit rester exigeant : « Les francophones doivent accepter de souffrir car la francophonie, ça se mérite », a-t-il dit. Il a enfin adressé des remerciement aux « pères et mères » en guise d'hommage aux institutions religieuses « qui nous ont enseigné la langue française avec exigence ».
Lors de la séance de questions-réponses, la mère Daniella Harrouk, supérieure générale des Saints-Cœurs, a fait une intervention étonnante et stimulante. Elle a souligné que sa congrégation scolarisait en français quelque 28 000 élèves au Liban. « Les sœurs dirigent également des écoles en Afrique. Nos écoles sont l'un des fers de lance de la francophonie, rien ne les en fera dévier, qu'on se le dise ! » a-t-elle dit.
La soirée s'est terminée dans les salons Boffrand (présidence du Sénat) dans la convivialité avec un cocktail précédé d'un concert de chant lyrique par Roula Safar, mezzo-soprano, qui a mis en musique et chanté des poèmes de Georges Schéhadé, Nadia Tuéni et Vénus Khoury-Ghata, avec accompagnement de guitare. Ce concert a été chaleureusement applaudi.
Dr Philippe CHÉMALY
Président du Club libanais du livre – France
Une lettre de l'ambassadeur du Liban, Boutros Assaker, a été lue par Abdallah Naaman, conseiller culturel près l'ambassade. M. Assaker a rappelé le profond ancrage de la francophonie au Liban bien avant le mandat. Les relations d'amitié entre la France et le Liban, qui ne se sont jamais démenties, ont été particulièrement étroites et chaleureuses pendant les mandats présidentiels de deux personnalités hors du commun, les deux « Charles », Charles de Gaulle pour la France, Charles Hélou pour le Liban.
La société civile
Clotilde de Fouchécour, présidente de Francophonia Liban, avec l'aide d'une des deux vice-présidents, Randa Samuel-Barrage, a présenté l'association, qui est le résultat d'un triple constat : l'État français ne peut, seul, assurer la pérennité du français au Liban, les sociétés civiles française et libanaise doivent s'impliquer. Certes, c'est déjà le cas, mais il semblait important qu'une association manifeste cet engagement. D'autre part, si le français reste largement enseigné au Liban, il est de moins en moins pratiqué. Faute d'un environnement francophone suffisant, il est menacé d'asphyxie. Le pari de l'association est que la mondialisation, par les facilités de communication qu'elle offre, peut compenser au moins en partie ce manque. Enfin, le français est devenu aujourd'hui au Liban un moyen de promotion sociale puisque la France est le premier pays d'accueil pour les étudiants libanais du fait du moindre coût des études supérieures. L'association s'inscrit dans cette optique en insistant sur la gratuité de sa démarche et le bénévolat.
Mme de Fouchécour a ensuite rappelé l'historique de cette jeune association qui a juste un an et les principales activités menées en 2010-2011 : accueil de professeurs libanais et d'un chef d'établissement au sein d'établissements scolaires français, envoi de huit étudiants bénévoles pour l'animation en français d'une école d'été ; voyage de chefs d'établissement français en coordination avec le service de coopération de l'ambassade de France au Liban pour la mise en place de partenariats pédagogiques et de jumelages interscolaires ;
premiers départs de bénévoles et stagiaires francophones pour des périodes allant de deux mois à un an ; fourniture de livres, DVD et matériel pédagogique. Les perspectives pour 2012 sont tout aussi variées et dynamiques.
Un mode de vie
L'assistance a particulièrement apprécié le récital de textes poétiques et de poésies de Nadia Tuéni, Andrée Chédid, Salah Stétié et Amin Maalouf, donné par Édith Vernes-Karaoglan, comédienne.
Antoine Sfeir, rédacteur en chef des Cahiers de L'Orient et parrain de Francophonia Liban, a prononcé une allocution très remarquée sur le thème « La francophonie au Liban : héritage et défis ». Il a insisté sur le fait que la francophonie n'est pas simplement une langue, mais un mode de vie. Ainsi, la francophonie a inventé la notion de laïcité, terme intraduisible dans les autres langues pour ce qu'il signifie : non seulement la liberté de religion et de conscience, mais aussi la citoyenneté et le refus du communautarisme. Pour ces raisons, l'enseignement du français reste plus que jamais nécessaire au Liban et doit rester exigeant : « Les francophones doivent accepter de souffrir car la francophonie, ça se mérite », a-t-il dit. Il a enfin adressé des remerciement aux « pères et mères » en guise d'hommage aux institutions religieuses « qui nous ont enseigné la langue française avec exigence ».
Lors de la séance de questions-réponses, la mère Daniella Harrouk, supérieure générale des Saints-Cœurs, a fait une intervention étonnante et stimulante. Elle a souligné que sa congrégation scolarisait en français quelque 28 000 élèves au Liban. « Les sœurs dirigent également des écoles en Afrique. Nos écoles sont l'un des fers de lance de la francophonie, rien ne les en fera dévier, qu'on se le dise ! » a-t-elle dit.
La soirée s'est terminée dans les salons Boffrand (présidence du Sénat) dans la convivialité avec un cocktail précédé d'un concert de chant lyrique par Roula Safar, mezzo-soprano, qui a mis en musique et chanté des poèmes de Georges Schéhadé, Nadia Tuéni et Vénus Khoury-Ghata, avec accompagnement de guitare. Ce concert a été chaleureusement applaudi.
Dr Philippe CHÉMALY
Président du Club libanais du livre – France
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