Jean-Pierre Chevènement a, tout récemment, souligné que cette affaire "clearstream" prenait probablement sa source dans la rivalité "tueuse" opposant les grands marchands d'armes, notamment l'ex-Thomson à Jean-Luc Lagardère, patron de Matra-Hachette. Thomson, aujourd'hui rebaptisée Thales, avait obtenu le fabuleux contrat des Frégates de Taïwan - qui furent construites à Lorient. Le PDG de Thomson était alors Alain Gomez, l'ex-bras droit de J.P. Chevènement au CERES, l'aile gauche du PS. On sait que pour obtenir ce contrat exceptionnel, Thomson et le gouvernement "socialiste" de l'époque accordèrent d'énormes "commissions" ou retro-commissions qui alimentèrent les caisses du parti et certains hommes politiques, en France comme en Chine, sans oublier quelques dignitaires de Taïwan. Il fallait contourner le veto de Pékin aux ventes d'armes à son adversaire taïwanais, d'où le recours à des intermédiaires, notamment à l'un d'entre eux fort connu sur la place de Hong Kong, "Monsieur Wang". Le Ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas, fut, on s'en souvient, au centre de cette stratégie qui utilisa les grands moyens. Des milliards étaient en jeu. Thomson et ses affidés se régalèrent. Jean-Luc Lagardère, atteint lui aussi de mégalomanie, chercha à consolider son "rayon d'action" et ça n'est pas par hasard s'il recruta un authentique mégalo, un certain Jean-Louis Gergorin, venant tout droit du Quai d'Orsay et de la DGSE !
Gergorin était visiblement obsédé par la "mafia russe" et la théorie du "complot". Un israélo-russe, Gaydamak, aujourd'hui candidat au rachat de France-Soir, s'implantait brillamment en Occident par le truchement d'un commerce export-import, y compris celui des armes, vendues jusqu'en Angola ! Gergorin et Lagardère voulaient abattre Gomez. Le premier à y laisser sa vie fut Lagardère qui, en dépit de son nom, mordit la poussière... au Maroc, après avoir, nous dit-on, été contaminé par un virus "chopé" à la célèbre Clinique des Sports du 13e arrdt de Paris. Affolé, Jean-Louis Gergorin demanda à être reçu dans le plus grand secret par... le juge Van Ruymbeke, chargé de l'enquête sur les "rétro-commissions" des Frégates lorientaises. "La mafia russe a liquidé Lagardère, lui dit-il. Thierry Imbot, officier à la DGSE, le fils de l'ancien chef de la DGSE, a été "suicidé" chez lui en "tombant" par la fenêtre du 4e étage. Je crains pour ma vie ! Je vais vous fournir les noms des bénéficiaires des commissions qui figurent sur des listes de Clearstream, une banque luxembourgeoise". Et Van Ruymbeke mord à l'hameçon !
Une chose est sûre : c'est bien le commerce des armes - frégates, missiles et autres engins militaires - qui est à l'origine de l'Affaire "des Frégates et de Clearstream". Et le décès "nosocomial" de Jean-Luc Lagardère, hier plausible pourquoi pas ?, soulève aujourd'hui un doute.
Au fait, y-a-t-il eu autopsie ?
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