LETTRE OUVERTE A DIEUDONNÉ (1)

Le scrutin européen peut-il servir à quelque chose ? Les partis classiques, de gauche comme de droite, vont se contenter de se présenter pour rafler des sièges. De nombreux électeurs vont sanctionner le "sarkozysme", mais en ordre dispersé. Ta candidature peut se révéler utile, à condition qu'elle évacue tout ce qui peut générer l'accusation d'antisémitisme, au sens où ici, en France plus qu'ailleurs, les gardiens de l'orthodoxie ont vite fait d'évoquer la "bête immonde" pour dresser le Tribunal de la Nouvelle Inquisition. Les censeurs sont toujours là , mais il est devenu possible de les marginaliser. En effet, l'histoire, qui avance vite, vient à notre secours. En Ile de France, un rassemblement multiculturel tourné vers l'avenir peut se constituer autour de quatre ou cinq projets simples et mobilisateurs. Je l'ai dit, la "mondialisation" exige que l'on apporte à nos problèmes une réponse à dimension mondiale, et qu'il s'agit d'inventer un Nouveau Monde, convivial et pacifique. L'Asie (4 milliards d'habitants) émerge, et tout l'ancien équilibre planétaire en est bouleversé. Plusieurs centaines de milliers de Chinois vivent en France, dont plusieurs milliers sont déjà des franco-chinois. Mais tous constituent un lien entre la Chine et la France. Et beaucoup vivent en région parisienne. Sarkozy a envenimé les relations entre nos deux pays; le moment est venu de les réchauffer, et je pense, après avoir lu la lettre de Victor Hugo (qui est très connue en Chine) que nous devrions prendre l'initiative de lancer une pétition en faveur de la restitution à la Chine des deux bronzes volés à Pékin par les troupes franco-anglaises lors du sac du Palais d'Été en 1860. (On pourrait distribuer la lettre de Victor Hugo en tract et la faire signer sous forme de pétition). Voilà qui donnerait à notre campagne électorale un retentissement... jusqu'en Chine ! Deuxièmement : le nouveau Président américain, Barack Obama a reçu, de toute évidence, mandat pour inverser la politique américaine au Proche et au Moyen Orient. Il a déjà pris langue avec la Syrie, l'Iran, et parle de trouver une "porte de sortie " en Afghanistan. Son envoyé spécial , George Mitchell, se heurte déjà à Tel Aviv, à un gouvernement composé d'ultras qui peuvent, à tout moment, décider de bombarder l'Iran. Nous savons que seule une grande Conférence internationale, sous l'égide du secrétaire général de l'ONU, M. Bank Ki-moon, permettrait d'engager une négociation sur le fond, et que c'est à Barack Obama qu'il appartient d'en prendre l'initiative. Ainsi, pouvons-nous, au cours de cette campagne électorale, mobiliser l'opinion en faveur d'une telle Conférence qui pourrait se tenir à Genève ! A coup sûr, la mobilisation en faveur de la paix prendrait vite une dimension internationale ! Ne perdons pas de vue que les adversaires de la paix peuvent également, à tout moment, assassiner le président américain... (à suivre)