vendredi, février 29, 2008

NICOLAS SARKOZY PEUT-IL FINIR COMME PIERRE BÉRÉGOVOY ?(1)

François Léotard nous avertit :"Ça va mal finir". Le titre de son pamphlet m'a soudainement ramené en avril 1993, au lendemain du désastre socialiste des législatives de mars. J'avais rencontré Pierre Bérégovoy, au temps du PSU, lorsqu'il était syndicaliste à l'EDF. On avait sympathisé car nous étions tous deux d'anciens fraiseurs, moi à la SNECMA, lui dans je ne sais plus quelle boîte en Normandie. C'était, comme on dit, un autodidacte; il avait suivi les cours du soir, et il se prenait pour un grand économiste. Mû par une grande ambition, il était vite passé de Mendès France à Mitterrand. En mai 1981, le nouveau Président, tombeur de Giscard, l'avait envoyé comme "secrétaire général" à l'Élysée prendre possession des lieux avant son arrivée. A coup sûr, il se voyait au sommet de la France, et j'en fus sidéré lorsque, l'ayant appelé au téléphone, il me vouvoya ! Et me donna du "monsieur" alors qu'on se tutoyait d'habitude. Chez moi en Bretagne, nous avions un problème avec l'un des caciques du PS, Jean Poperen, qui voulait absolument imposer comme candidate aux législatives dans notre circonscription à Hennebont une de ses amies, infirmière de son état, et qui n'était pas du tout du coin, alors que les militants avaient choisi Jean Giovannelli, le maire de Lochrist, et militant socialiste de longue date. Nous étions écoeurés. Or, Giovannelli avait un frère, conseiller municipal et conseiller général au Grand-Quevilly, la ville dont Laurent Fabius était le maire. D'ailleurs Fabius était venu soutenir Giovannelli à Hennebont. Le frère de Bérégovoy, Michel, faisait lui aussi carrière en Normandie. D'où mon coup de téléphone à Pierre, promu grand patron élyséen. "Giovannelli doit être le candidat à Hennebont, la base est avec lui, insistai-je auprès de "Pierre". - Vous pouvez compter sur moi, me dit-il, je suis au courant de ce qui se passe là-bas. Ne vous inquiétez pas, cher monsieur, nous allons nous en occuper - J'y compte bien, lui dis-je, car Giovannelli sera candidat et il sera élu... - Ne vous inquiétez pas, répéta-t-il, je fais le nécessaire. (à suivre)

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